Si vous êtes une femme de plus de 50 ans, vous faites partie des Françaises invitées à participer au dépistage organisé du cancer du sein : une mammographie tous les deux ans. Mais en réalité, toutes les femmes n'ont pas le même niveau de risque de contracter cette maladie. Et proposer aux femmes de mesurer concrètement leur niveau de risque individuel, l'Hôpital américain de Neuilly lancera en septembre son "institut du risque", selon nos informations. Une nouvelle manière d’appréhender cette maladie dans une consultation spécialisée où chaque femme, dès 35 ans, pourra faire évaluer son propre risque grâce à différents tests.
Evaluer son propre risque. Cet institut du risque est une idée de plusieurs oncologues de renom, qui, pour certains sont passés par de grands centres de recherche comme l’Institut Gustave Roussy et l’Institut Curie. Ces spécialistes voulaient faire du sur-mesure dans le dépistage là où jusqu’à présent on ne propose que du "prêt-à-porter". Et cette personnalisation passe par une consultation individuelle pour évaluer son propre risque d’avoir un cancer du sein.
Au cours de cette consultation, d'une durée de deux heures, des médecins passeront à la loupe tous les facteurs de risque de façon détaillée. Cela commence par un interrogatoire très poussé, sur le mode de vie : l'alimentation, la consommation d'alcool, la contraception ou encore la prise ou non d'un traitement substitutif de la ménopause. Ce questionnaire s'intéresse aussi évidemment, aux antécédents familiaux de cancer pour chacune. Il y aura aussi un examen des seins, une palpation mammaire et enfin, si c'est nécessaire, une mammographie.
Un programme de surveillance radiologique sur mesure. Au final, toutes ces informations seront entrées dans une base de données et un logiciel déterminera le "Mammo risque" de chaque femme. "Ce score va nous dire quel est le pourcentage de risque de survenue d'un cancer du sein dans les cinq ans. Et si cette femme-là, par rapport aux femmes du même âge qu'elle, est plutôt à bas risque, à risque moyen, à haut risque ou même à risque très élevé. Et donc on pourra lui proposer un programme de surveillance radiologique sur mesure en lui disant, faites une mammographie dans cinq ans ou alors justement tous les deux ans, ou même encore, pour vous il faut faire à chaque fois en plus une échographie et une IRM", explique le Dr Mahasti Saghatchian, oncologue médical, à Europe 1.
Auto-surveillance entre les mammographies. Pour les créateurs de cet institut, la majorité des femmes devrait obtenir un "Mammo risque" plutôt faible, insiste Mahasti Saghatchian. "Je suis sûre qu'on va pouvoir rassurer la majorité des femmes, leur éviter de faire des mammographies trop fréquemment et leur indiquer qu'il suffit qu'elles reviennent dans cinq ans et qu'elles se surveillent elles-mêmes dans l'intervalle", assure la spécialiste. D'ailleurs plusieurs études ont déjà démontré qu'en général, les femmes et même leur médecin, ont tendance à surévaluer leur niveau de risque individuel.
Une consultation chère et pas remboursée. Pour bénéficier de cette consultation de prévention, il faudra tout de même débourser quelques centaines d'euros, a priori moins de 500, non remboursés par l'Assurance maladie. En revanche, certaines mutuelles pourraient à terme prendre en charge une partie et certaines grandes entreprises pourraient aussi le proposer gratuitement à leurs employées.