Prise de poids, ventre abîmé, seins détendus… Les désagréments post-grossesse sont nombreux. Pour y remédier, certaines femmes décident de se lancer dans le "mommy makeover", une chirurgie post-grossesse. En quoi consiste cette intervention ? Quels en sont les risques ? Et le coût ? Michel Rouif, chirurgien plasticien et secrétaire général de la Société française de chirurgie plastique et esthétique (Sofcep) a répondu ce mardi aux questions de Mélanie Gomez, dans l'émission Sans rendez-vous.
Le "mommy makeover", qu'est-ce que c'est ?
Venue tout droit des États-Unis où elle est largement pratiquée, cette chirurgie permet d'enlever les séquelles des grossesses. "Nous nous préoccupons de la silhouette post-grossesse", ajoute le Dr Rouif. En France, les chirurgiens se limitent à deux ou trois opérations maximum : abdomen et seins en priorité, et parfois, une liposuccion. Aux États-Unis, il est possible de les multiplier. "Pour nous, le maître-mot, c'est la sécurité", avance le chirurgien. "Ce n'est pas évident de se faire opérer de nombreuses fois, surtout que ces opérations peuvent immobiliser les femmes pendant un certain temps."
L'intervention la plus importante concerne l'abdomen puisqu'il faut s'attaquer à la structure musculaire. Souvent, les muscles abdominaux fondent après une grossesse. Il s'agit donc de les resserrer : "On fait un lissage du ventre pour apporter du design à la silhouette et ensuite, on retend la peau et on fait un lift." Concernant les seins, il peut s'agir de les remonter, de mettre un petit implant afin d'en augmenter - ou d'en restituer - le volume ou d'injecter des graisses.
Quels sont les risques pour les patientes ?
D'après le Dr Rouif, cette "intervention donne des résultats mais elle n'est pas sans risques". L'abdominoplastie est en effet l'une des interventions de chirurgie plastique qui comporte le plus de risques de phlébites. Cette grave maladie est causée par la formation d'un caillot dans le sang, qui peut se détacher et être emporté par la circulation sanguine vers les vaisseaux pulmonaires. Les phlébites peuvent ainsi provoquer des embolies pulmonaires.
"Ce n'est pas une intervention que nous prenons à la légère", affirme le chirurgien. "Déjà, il faut avoir un poids de forme, donc cette intervention ne se pratique, en général, pas avant au moins un an après la grossesse."
Ensuite, ces risques de phlébites sont aussi liés à la surcharge pondérale d'après le docteur. L'indice de masse corporelle de la patiente ne doit donc pas être trop élevé. Fumer augmente également les risques.
"Dans ces cas de figure, nous demandons aux patientes de perdre du poids et d'arrêter de fumer." Il faut également savoir que cette chirurgie peut entraîner un arrêt de travail de plusieurs semaines.
Quel est le coût de cette opération ?
"En France, le niveau de sécurité est élevé", assure le Dr Rouif. "Cela a donc un coût." Entre 4.000 et 5.000 euros pour la partie abdominale ainsi que pour les seins. Le montant total peut donc varier entre 6.000 et 10.000 euros. "Seule la partie liée à l'abdomen peut être prise en charge", indique le Dr Rouif. "Mais il y a une condition : que le ventre couvre le pubis".