Les députés écologistes ont proposé vendredi l'instauration d'un congé menstruel en cas de règles douloureuses ou incapacitantes, deux semaines après le dépôt d'une proposition socialiste dans le même esprit, chaque groupe espérant susciter l'étincelle d'un mouvement transpartisan pour briser un "tabou". Après l'adoption d'une loi en Espagne, le sujet émerge en France. Et la gauche se positionne. Devant la presse à l'Assemblée, les élus écologistes ont présenté une proposition "sérieuse et applicable" pour "briser le tabou sur les menstruations".
Co-auteure de cette proposition avec ses collègues Marie-Charlotte Garin et Sébastien Peytavie, Sandrine Rousseau a "bon espoir" qu'elle soit adoptée "de manière transpartisane", même si elle n'est pas à l'ordre du jour à ce stade.
Un arrêt de travail de 13 jours répartis sur un an
Leur texte prévoit la possibilité d'un arrêt de travail en cas de "menstruations incapacitantes" (douleurs, nausées, céphalées, ...), reconnues par un médecin ou une sage-femme. Sur une période d'un an, les personnes concernées pourraient déposer treize jours selon leurs besoins. L'arrêt de travail serait intégralement pris en charge par l'assurance maladie et exempté de jour de carence. Il pourrait être renouvelé une fois dans l'année, portant la durée maximum à 26 jours "pour les cas les plus graves".
Côté PS, les députés Mickaël Bouloux et Fatiha Keloua Hachi ont déposé début mai leur propre texte, et des sénateurs en ont fait de même en avril. "On est prêt à lever le tabou des règles", insiste Mickaël Bouloux. Les députés PS proposent également un arrêt de travail de 13 jours répartis sur un an, et sans carence. Le congé serait toutefois limité à deux jours par mois. Alliés des écologistes à l'Assemblée, les socialistes ont appelé vendredi dans un communiqué à "une convergence de l'ensemble des initiatives", et à la création d'un "groupe de travail transpartisan". "Il y a des sujets de santé publique pour lesquels il faut dépasser les partis", a plaidé Fatiha Keloua Hachi.
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A ce stade chacun défend sa mouture, et espère convaincre jusque dans le camp présidentiel. Les écologistes ont appelé à une rencontre avec le gouvernement. Si les deux groupes de gauche pourraient inscrire leurs textes dans leurs journées réservées lors de la prochaine session ordinaire (en fin d'année 2023 ou en 2024), ils invitent le camp présidentiel à soutenir leurs actions. Cela permettrait d'examiner une proposition de loi durant une semaine "transpartisane", avec plusieurs jours de débats si nécessaire.