"On va faire tester 60 millions de Français tous les jours ? C'est impossible, aucun pays au monde ne le fait", a déclaré le ministre de la Santé, samedi, expliquant d'une part que les capacités de tests actuelles pour le covid-19 n'étaient pas suffisantes et que, d'autre part, un test virologique négatif un jour donné n'empêchait pas d'être infecté sans le savoir dès le lendemain.
"Un dépistage tous azimuts de tout le monde dans une entreprise un matin [...] ça n'a pas de sens au niveau médical et scientifique", a-t-il insisté, alors que certaines sociétés comme Veolia ont annoncé leur intention de soumettre leurs salariés à des tests de dépistage au moment de leur reprise d'activité, après le déconfinement annoncé pour le 11 mai. Olivier Véran a par ailleurs souligné que ces tests constituaient "un examen médical qui ne peut pas être imposé" par l'employeur mais qui doivent se faire sur "prescription médicale".
Le ministre s'exprimait à la Maison de la solidarité de Saint-Denis, après avoir visité un laboratoire de biologie privé de la même commune, à la lisière de Paris, qui a adapté son activité pour augmenter fortement ses capacités de tests de dépistage du covid-19.
Tester tous les cas suspects lors du déconfinement
Actuellement, "nous avons dépassé les 50.000" tests par jour au niveau national, a assuré Olivier Véran, l'objectif étant "de réaliser au moins 500.000 à 700.000 tests par semaine à partir du moment où nous lèverons progressivement le confinement". La "priorité nationale" sera alors de tester tous les cas suspects, les personnes présentant des symptômes, et les personnes ayant été en contact rapproché avec des cas confirmés de coronavirus, a-t-il rappelé. "Si après on voit qu'on n'est pas saturé en capacité de tests et qu'on peut élargir les critères, on le fera progressivement", a-t-il affirmé.
En attendant, pour "limiter au maximum" la circulation du virus du fait de personnes asymptomatiques, le gouvernement s'appuie sur la prolongation des mesures de "distanciation sociale" et la réalisation de tests aléatoires à des fins de surveillance épidémiologique.
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Plusieurs modèles de tests sérologiques, sont par ailleurs "en cours de calibrage et de validation par les autorités sanitaire", a-t-il aussi rappelé, espérant en avoir validé quelques-uns "la semaine prochaine". Ces tests sanguins permettent de savoir si une personne a été infectée par le virus, qu'elle ait présenté des symptômes ou non, et le niveau d'anticorps développé offrant une potentielle immunité.