La proposition a fait bondir chez les infirmiers. Le gouvernement souhaite en effet que les aides-soignants, ayant plus de trois ans d'expérience, puissent être formés au métier d'infirmier en l'espace de deux ans, au lieu de trois aujourd'hui. Une proposition destinée à faire face à la pénurie de soignants mais qui a reçu un accueil glacial des syndicats qui n'hésitent pas à parler de mise en danger des patients.
"Ils ont l'idée de faire ce qu'ils ont fait dans les Ehpad où plus de la moitié des personnels qui y exercent ne sont pas des professionnels de santé", dénonce au micro d'Europe 1 Thierry Amouroux, vice-président du Conseil national professionnel des infirmiers.
"Cela va se répercuter sur le suivi de la personne"
Selon lui, un temps de formation restreint engendrera des conséquences directes sur les patients pris en charge. "Lorsque vous avez quelqu'un qui est formé simplement en deux ans et pas en trois, il y a aura forcément un déficit de compétence, un manque de connaissances sur la méthodologie, la biologie, les soins d'urgence et cela va se répercuter sur le suivi de la personne."
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Et Thierry Amouroux d'illustrer son propos à travers un exemple concret : "On peut rater le suivi des effets secondaires des médicaments si on a pas eu d'enseignement en pharmacologie. Donc c'est une vraie mise en danger des patients". Par ailleurs, cette mesure, avance-t-il, instillera le doute auprès des patients. "Ils ne sauront plus qui est la blouse blanche en face d'eux. Est-ce une vraie infirmière formée en trois ans ou bien partiellement formée en deux ans ?", interroge-t-il.