Doublement des maisons de santé, développement de la télémédecine, délégation de tâches entre professionnels… Le gouvernement présente vendredi son plan de lutte contre les déserts médicaux, un problème rencontré par des millions de Français confrontés à la pénurie grandissante de médecins.
"Beaucoup plus autonomes". Maxence Pithon, président du syndicat des internes de médecine générale, invité de Raphaëlle Duchemin vendredi matin dans Europe 1 Bonjour, ira pourtant bien s'installer dans une maison de santé en zone isolée, à l'issue de son internat, dans un an et demi. Les avantages selon lui ? "On est beaucoup plus autonomes, (…) et en même temps, on a un réseau de professionnels de santé autour de nous qui peut nous appuyer. Mais le premier contact avec le patient, c'est nous, et c'est là que c'est le plus intéressant", plaide le futur médecin, qui exerce actuellement aux urgences dans un hôpital en Haute-Loire, où "bon nombre de passages pourraient être évités si on avait plus de médecins dans le coin."
"On a besoin d'un réel accompagnement". Pour Maxence Pithon, si les jeunes praticiens ne s'installent pas en zone rurale ou isolée, c'est avant tout "un problème d'accessibilité". "Il faut faire connaître les régions, que les zones soient attractives. On a besoin d'un réel accompagnement. On ne peut pas aller dans des zones dont on n'a jamais entendu parler", insiste-t-il. "Les jeunes médecins aspirent à une qualité de vie qui n'est pas forcément la même que nos prédécesseurs. On a besoin que notre conjoint puisse avoir des perspectives professionnelles là où on va s'installer, d'avoir des accès aux écoles, aux crèches assez facilement…", illustre l'interne.
Des zones où la communication est compliquée. Plus concret encore, l'installation de ces nouveaux professionnels dans les déserts médicaux pourrait être facilitée si ces zones étaient correctement couverte par le réseau mobile et Internet. "J'en ai fait les frais quand je travaillais dans le Cantal. Parfois, lors des visites à domicile sur les plateaux, la secrétaire médicale qui voulait nous rajouter une visite ne pouvait pas nous joindre. C'est une fois que l'on redescendait au cabinet que l'on s'apercevait qu'il fallait retourner juste à côté de là où on était", raconte Maxence Pithon. "En termes d’efficience, je pense que ça peut être amélioré."
>> Retrouvez l'intégrale de l'interview ci-dessous :