PFAS : 13 réseaux d'eau potable en France dépassent les seuils autorisés de ces substances dangereuses

Les premières analyses compilées par l'entreprise Selectra révèlent que 13 réseaux d’eau potable en France dépassent les seuils réglementaires de perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS), des substances chimiques toxiques et persistantes, associées à des risques pour la santé.
Alors que la loi du 27 février 2025 sur la protection contre les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS) vient d’être promulguée, les premières publications d’analyses d’eau du robinet compilées par l'entreprise Selectra révèlent une contamination dépassant les seuils réglementaires dans 13 réseaux d'eau potable en France (et non plus 14 selon une première version, ndlr).
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Des résultats inquiétants
Les analyses menées à ce jour montrent que 13 réseaux dépassent le seuil réglementaire de 0,1 µg par litre d'eau du robinet, indique l'entreprise Selectra dans une analyse partagée à Europe 1. Le pire taux enregistré est celui du réseau de Distribution SLA Secteur Saint-Louis (0,3407 µg/L, relevé le 10 décembre 2024), dans le Haut-Rhin, avec cinq communes concernées. C'est plus de trois fois la limite autorisée, et environ 24 fois la moyenne nationale (0,014 µg/L).
Les résultats suggèrent que la contamination est particulièrement concentrée autour de zones industrielles, sites d’entraînement à la lutte anti-incendie (où sont utilisées des mousses contaminées) et installations de traitement des déchets (incinérateurs et décharges).
Les communes dépassant la norme incluent :
- Village-Neuf, Saint-Louis, Huningue, Hégenheim et Buschwiller (0,3407 µg/L),
- Neuwiller (0,2619 µg/L),
- Rosenau, Kembs, Bartenheim (0,2013 µg/L),
- Lunel-Viel (0,184 µg/L),
- Fos-sur-Mer (0,167 µg/L),
- Ternay, Simandres, Sérézin-du-Rhône, Saint-Symphorien-d'Ozon et Communay (0,161 µg/L),
- Solaize, Grigny et Givors (0,161 µg/L),
- Chasse-sur-Rhône (0,141 µg/L),
- Narbonne (0,131 µg/L),
- Saint-Just et Saint-Nazaire-de-Pézan (0,128 µg/L),
- Saint-Baldoph et Jacob-Bellecombette (0,11 µg/L),
- Four, Saint-Quentin-Fallavier, Vaulx-Milieu, La Verpillière et Villefontaine (0,107 µg/L),
- L'Isle-d'Abeau (0,107 µg/L),
De dangereuses substances chimiques
Les PFAS sont quasi indestructibles et présentes dans quantité d'objets et de produits de notre quotidien. Dans nos poêles en téflon, elles donnent ces propriétés anti-adhésives. Dans nos gobelets en carton, elles donnent cette fine couche intérieure brillante. Ces substances chimiques s'accumulent avec le temps dans l'air, le sol, l'eau, la nourriture et, in fine, dans le corps humain, notamment dans le sang et les tissus des reins ou du foie. D'après l'ANSES, les PFAS sont associés à une augmentation du taux de cholestérol, à des cancers, à des effets sur la fertilité et le développement du fœtus, sur le foie, sur les reins, etc.
À partir du 1er janvier 2026, la fabrication, l'importation, l'exportation et la mise sur le marché de tout vêtement ou chaussure contenant des PFAS en France, à l'exception de ceux "conçus pour la protection et la sécurité des personnes" (défense nationale et sécurité civile) seront interdites. En 2030, cette interdiction concernera l'ensemble des textiles (ameublement, automobile, etc.).