La grippe approche, son vaccin est déjà là. La campagne annuelle de vaccination préventive débute vendredi, avec son impact indéniable pour limiter la propagation du virus… et ses limites. Chaque année, plus de 2,5 millions de personnes sont touchées, et, l'an dernier, Santé Publique France a dénombré près de 14.400 décès liés à la grippe, des personnes âgées pour la plupart. Il y a deux points noirs avec le vaccin de la grippe aujourd'hui.
Un vaccin qui tape à côté... La première question est celle de son efficacité. Le vaccin contre la grippe est produit avant l'apparition de l'épidémie, on ignore donc quelles souches exactement vont circuler. L'année dernière, le taux d'efficacité du vaccin a été seulement de 38%. Ça veut dire que des personnes vaccinées ont quand même eu la grippe.
Cette année, pour être au plus près de la vérité, l'une des trois souches utilisées pour la vaccination a été un peu modifiée, celle qu'on appelle la H1N1. Mais il se peut que ce soit l'une des deux autres qui circulent, en particulier la plus meurtrière pour les personnes âgées, la H3N2, qui a sévi l'an dernier.
Un vaccin trop snobé… Le second point noir : de nombreuses personnes qui devraient se faire vacciner ne le font pas. Le vaccin est recommandé pour 11 millions de Français susceptibles de développer des cas graves : les plus de 65 ans, les femmes enceintes, les personnels soignants, en particulier ceux qui sont au contact des personnes âgées… La moitié d'entre eux ne le font pas, par suspicion ou par flemme d'aller chez le médecin essentiellement.
Pour favoriser la campagne qui s'ouvre mercredi, la loi autorise pour la première fois les pharmaciens à vacciner. Il s'agit d'une opération expérimentale, dans deux régions seulement (Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine). Les patients pourront se faire piquer dans un local clos à l'abri des regards, sans passer par la case médecin.
Mais un vaccin incontournable. Pour le docteur Gérald Kierzek, qui intervient dans Europe 1 Bonjour, "bien sûr qu'il est utile de se faire vacciner chaque année. Même si vous avez été vacciné l'année dernière, il faut recommencer parce que ce vaccin est un nouveau pari basé sur l'observation des virus qui circulent partout sur la planète."
Le docteur Kierzek rappelle que la grippe "n'est pas une maladie bénigne". Et insiste sur le fait que "cette campagne s'adresse essentiellement aux plus fragiles, aux plus exposés aux cas graves de grippe. Là, il y a une prise en charge à 100% par l'assurance maladie." Rendez-vous donc en pharmacie d'ici au 31 janvier.