Va-t-on réintégrer le masque dans notre quotidien ? L'Espagne fait face à une épidémie de grippe, et une circulation assez forte d'une multitude de virus. Les Espagnols ont levé l'obligation du port du masque dans les hôpitaux en juillet dernier mais traumatisés par les morts pendant la pandémie de Covid, les autorités se sont accordé sur un retour obligatoire. En France, toutes les régions sont entrées en phase épidémique pour la grippe et pourtant, tout le monde peut entrer sans masque à l'hôpital. Pourquoi n'y a-t-il pas de retour à une obligation ?
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Une sensibilisation "absente"
Chaque directeur d'hôpital peut réinstaurer l'obligation du masque s'il juge la mesure nécessaire. C'est le cas dans certains hôpitaux, comme à la Rochelle ou à Strasbourg. Le Covars, le comité d'anticipation des risques sanitaires, recommande de l'imposer dans les services qui accueillent des personnes fragiles, mais préfère éviter la contrainte. "L'obligation est une chose qui est compliquée. Nous recommandons fortement le masque, mais dans l'histoire française, il n'y a pas eu d'obligation de masque pour aucune des épidémies de grippe", constate Brigitte Autran, présidente du Covars.
Appeler à la responsabilité des Français est insuffisant, disent les associations d'immunodéprimés, comme Renaloo, qui représente les malades rénaux. Sa présidente, Yvanie Caillé, milite d'ailleurs pour le retour du masque dans tous les lieux clos. "On a l'impression qu'aujourd'hui, la sensibilisation autour de ces questions est trop absente et ça conduit à des situations où l'on voit que dans ces lieux où pourtant le port du masque devrait être naturel, en fait, seule une toute petite minorité des gens le portent", déplore-t-elle.
Selon une récente enquête de Santé publique France, seuls 15% des Français sont masqués face aux plus fragiles.