Ce n'est qu'un projet de rapport mais il comporte déjà une bonne dose de griefs. Dans la première version d'une étude, la Cour des comptes dresse un tableau "accablant" des pratiques financières entourant les soins bucco-dentaires, révèle mardi Le Figaro. Le rapport définitif est attendu pour septembre.
Besoin d'une réforme. La Cour appelle à "réformer profondément l'organisation des soins bucco-dentaires". Et pour cause, elle souligne le "désengagement" des pouvoirs publics, le "manque de transparence du secteur" mais aussi "l'indigence des contrôles de la profession". La conséquence, selon les magistrats financiers : les Français ont un état de santé bucco-dentaire "médiocre".
Dépassements d'honoraires. La Cour des comptes égratigne aussi largement les chirurgiens-dentistes. Selon elle, si l'Assurance-maladie a consenti des efforts en remboursant des tarifs de plus en plus hauts, les praticiens, eux, proposent de manière croissante des dépassements d'honoraires. Ces derniers représentent aujourd'hui la moitié de leurs revenus, a calculé la Cour. Les représentants de la profession se défendent cependant : s'ils ont augmenté la partie libre de leurs tarifs, c'est que les revalorisations de l'Assurance-maladie ont été insuffisantes.
Prothèses. Pour réformer le secteur, la Cour des comptes avance déjà quelques idées : l'obligation pour les chirurgiens-dentistes de présenter au patient le prix des prothèses dentaires à l'achat mais aussi laisser le remboursement des soins lourds à la seule charge des mutuelles. L'Assurance-maladie, elle, pourrait alors se concentrer sur les soins de base.