Assez couteux, les produits de parapharmacie deviennent de plus en plus ciblés. Crèmes de beauté, sprays solaires ou encore brosses à dents électriques sont dans le viseur de voleurs toujours plus audacieux et organisés. Face à cette menace, les pharmaciens tentent de s'organiser. "Cela n’arrête pas. Ils se mettent à un endroit où on ne peut pas les voir, et quand on est débordés, ils se servent", déplore Manon, docteur en pharmacie dans son officine située à l’entrée d’une galerie commerciale de Marseille.
"Cela peut monter à plus de 100 voire 200 euros de produits. Nous intervenons quand ça arrive, mais le ton peut monter et on peut se retrouver en difficulté", ajoute-t-elle.
Des vigiles, de l’intelligence artificielle ou des boîtes vides
Mais beaucoup, comme Valérie Ollier De Lécluse, présidente du syndicat des pharmaciens des Bouches-du-Rhône, refusent de s'interposer et cherchent d'autres parades. Sa solution face à ses soupçons concernant l'existence de réseaux organisés ? Faire le vide. "Là, vous voyez, la boîte est en rayon mais le produit n’est plus dedans. Elle est entièrement vide. C’est le moyen qu’on a trouvé. Une année, on avait perdu pour 10.000 euros de produits solaires", s'insurge-t-elle.
Quand les antivol ne suffisent plus, certains comme Stéphane Pichon, président régional de l’Ordre des pharmaciens, boostent leur vidéosurveillance avec l’intelligence artificielle. Démonstration sur l’écran de contrôle situé dans son bureau : "l’intelligence artificielle scrute les mouvements des mains et, souvent, elle voit si une personne prend une boite et met le produit dans son sac. Dans ce cas, on va recevoir une alerte de suspicion de vol" expose-t-il. Autre possibilité, payer des vigiles. Mais seules les plus grosses officines peuvent se permettre une telle dépense…