Il est employé à des fins purement esthétiques, mais pourrait avoir de graves conséquences pour la santé. Le dioxyde de titane, où l’additif "E171", de son vrai nom, est présent dans plusieurs milliers de produits consommés en France. Pourtant, une consommation régulière peut entraîner des effets potentiellement cancérigènes, selon plusieurs études. Selon les informations d’Europe 1, le gouvernement a pris la décision de le faire interdire dans certains produits, une mesure réclamée de longue date par les associations de consommateurs. Mais en attendant, on peut encore le trouver dans nos assiettes, nos salles de bains… ou nos trousses à pharmacie.
Bonbons, chewing-gums et pâtisseries
Historiquement, le dioxyde de titane, utilisé pour blanchir des produits ou renforcer leur aspect "brillant", pouvait se trouver à peu près partout : plats préparés, confiseries, chewing-gum, sauces, ingrédients de pâtisserie, desserts en tous genres… Le site collaboratif "Open food facts" (sorte de Wikipedia de l’alimentation) recense en effet 1092 produits alimentaires contenant de l’E171. On y trouve des marques de consommations ultra courantes (Freedent, Holywood, Airways, M&M’s, Skittles…) mais aussi certains compléments alimentaires ou à base de plantes, pour lutter contre le stress, la baisse de la vitalité ou pour repeupler sa flore intestinale par exemple (la liste complète à retrouver par ici).
La liste d’Open Food Facts n’est pas forcément à jour. Les associations de consommateurs le reconnaissent : plusieurs industriels ont anticipé la décision du gouvernement et ont retiré le dioxyde de titane de leurs produits depuis l’été dernier. C’est le cas, par exemple, des marques Thiriet, Mentos, Carambar ou Lutti. Mais selon Le Monde, qui a établit une liste fin décembre, plus de 700 produits alimentaires en contiennent encore. La meilleure manière de se renseigner reste donc de regarder sur l’étiquette du produit si la liste des ingrédients contient de l’"E171" (parfois aussi appelé "Ti02").
Dentifrices et médicaments
Tous ces produits devraient, dans un futur proche, ne plus contenir de dioxyde de titane. Mais selon nos informations, l’interdiction du gouvernement ne devrait concerner que les produits alimentaires. Or, l’"E171" ne se trouve pas que dans nos assiettes. Selon une étude de l’association Agir pour l’environnement parue en mars, il est également présent dans deux tiers des dentifrices pour adulte, et dans un dentifrice pour enfant sur deux. Et "aucun des dentifrices ne précise sur son emballage si le dioxyde de titane présent est à l'état nanoparticulaire", indique l’association. Or, dans cet état, il est considéré comme plus dangereux, puisque les nanoparticules s’infiltrent plus facilement dans l’organisme.
Enfin, les associations dénoncent sa présence dans l'enrobage de 4.000 à 5.000 médicaments, comme le Doliprane en gélule ou le Spasfon rose (qui ressemble à des smarties), mais également dans certains cosmétiques (des crèmes ou des sprays solaires par exemple, même si la dangerosité d’absorption par ces voies-là n’a été avérée par aucune étude). Malgré l’interdiction décidée par le gouvernement, les associations entendent donc bien poursuivre leur combat contre "l’E171".