Coup d'envoi lundi, dans certaines régions, de la vaccination de collégiens en classe de 5ème contre les papillomavirus, promise en début d'année par le président Emmanuel Macron et entièrement prise en charge par la Sécurité sociale. Le démarrage est prévu dans les collèges publics et les collèges privés sous contrat volontaires de quelques régions, telles que la Nouvelle-Aquitaine ou la Normandie, avant d'être étendu à tout le territoire. La vaccination est soumise au consentement des deux parents. Les élèves recevront une première dose cet automne ou cet hiver, et une seconde six mois plus tard, dans leur collège et sur le temps scolaire. Les injections seront effectuées par des équipes mobiles de soignants extérieurs à l'établissement.
Le gouvernement vise 80% de vaccination de cette classe d'âge d'ici à 2030. Chaque année en France, les HPV - acronyme anglais pour "papillomavirus humains" - sont responsables de plus de 6.000 nouveaux cas de cancers, le plus souvent du col de l'utérus, qui provoquent 1.100 décès par an, de la vulve ou du vagin, mais aussi de la sphère ORL, de l'anus ou encore du pénis.
La vaccination recommandée chez les préadolescentes depuis 2007
Lancé sur le marché dans les années 2000, le vaccin contre le HPV a depuis fait ses preuves contre l'infection par ces virus et, de manière de mieux en mieux avérée, contre le risque de déclarer un jour un cancer du col de l'utérus. Il est d'autant plus efficace qu'il est administré avant la rencontre avec le virus à l'origine de l'infection, selon les experts.
En France, la vaccination est recommandée chez les filles de 11 à 14 ans depuis 2007, et chez les garçons depuis 2021. Moins de la moitié des adolescents sont cependant vaccinés en France, l'un des taux les plus faibles d'Europe. Vacciner contre les HPV en milieu scolaire pourrait permettre d'augmenter les couvertures vaccinales, comme dans d'autres pays, tels que l'Australie, le Canada, des pays nordiques ou l'Ecosse, selon les autorités sanitaires.
"Surveillance renforcée" des éventuels effets secondaires
De multiples freins ont cependant pesé sur cette vaccination, entre craintes liées au vaccin, méconnaissance de son impact pour prévenir des cancers et inégalités d'accès socio-économiques. Dans un contexte post-Covid, où une défiance vaccinale persiste chez une partie des Français, l'agence du médicament a d'ailleurs indiqué cette semaine qu'elle procéderait à une "surveillance renforcée" des éventuels effets secondaires de l'injection.
Pour autant, "les effets indésirables les plus fréquemment observés avec les vaccins Gardasil 9 ne sont pas graves dans la très grande majorité des cas et disparaissent spontanément en quelques jours, même s'ils peuvent être gênants", a noté l'ANSM, qui évoque des douleurs à l'endroit de la piqûre ou des maux de tête.