Papillomavirus : pourquoi il est conseillé de vacciner (aussi) les jeunes garçons
L’infection au papillomavirus chez les femmes peut découler sur des lésions précancéreuses au niveau du col de l’utérus. Chaque année, des adolescentes sont vaccinées pour limiter les risques. Mais l’infection se transmettant lors de rapports sexuels, il est désormais conseillé de vacciner également les jeunes garçons comme l'explique Jimmy Mohamed vendredi sur Europe 1.
Le cancer du col de l’utérus est l’un des rares qu’il est possible de prévenir aussi efficacement. Il est souvent relié à une infection au papillomavirus, possible d’être réduite avec l’injection d’un vaccin . Le vaccin est aujourd’hui proposé aux jeunes filles de 11 à 14 ans, voire jusqu’à 19 ans. Le consultant santé d’Europe 1, Jimmy Mohamed vous explique vendredi matin dans sa chronique Notre Santé pourquoi il est important de vacciner les jeunes garçons également.
80% des femmes exposées au papillomavirus dans leur vie
"L'infection à papillomavirus ou HPV est extrêmement fréquente : 80% des femmes environ seront exposées à ces virus au cours de leur vie. Les papillomavirus se transmettent essentiellement lors de rapports sexuels, mais ne donnent quasiment jamais aucun symptôme. La plupart du temps, l'infection est bénigne. Mais lorsqu'elle persiste, elle finit par provoquer des lésions précancéreuses au niveau du col de l'utérus. Elles peuvent évoluer par la suite vers un véritable cancer.
Il est possible de détecter très tôt ce cancer grâce au dépistage : il faut réaliser un frottis à partir de 25 ans tous les trois ans. Mais en plus, il existe un vaccin contre certains papillomavirus pour réduire ce risque de lésions précancéreuses.
Pas assez d'adolescentes vaccinées en France
Jusqu'à présent, ce vaccin est proposé aux jeunes filles de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu'à 19 ans. L'idéal étant de le proposer avant le début de la vie sexuelle, car son efficacité est proche de 100 %. À ce jour, on a plus de 100 millions d'enfants et d'adolescents qui ont été vaccinés dans près de 80 pays.
Dans certains pays comme l'Australie ou l'Angleterre, où un nombre important de jeunes filles ont été vaccinées, le nombre de nouveaux cas de lésions précancéreuses du col de l'utérus a nettement diminué, voire quasiment disparu. Malheureusement, en France, la couverture vaccinale est insuffisante. Nous sommes à moins de 30 % de vaccinées, alors que l'objectif est de dépasser les 60%.
Atteindre une forme d'immunité collective
Ce vaccin est depuis le 1er janvier dernier remboursé chez les garçons de 11 à 14 ans avec un rattrapage possible jusqu'à 19 ans aussi. Ils sont aussi porteurs de papillomavirus. Les vacciner permettrait en quelque sorte de faire baisser la circulation du virus, un peu comme avec le coronavirus, avec une forme d'immunité collective.
C'est donc une façon de protéger les femmes, mais pas que : plus de 25% des cancers liés au papillomavirus surviennent aussi chez les hommes. La vaccination le protège contre d'autres cancers que celui du col de l'utérus. Il est pris en charge à 65 % par l'assurance-maladie et le reste en général par les mutuelles. Et pour ceux qui voudraient en savoir plus, je vous recommande d'aller faire un tour sur Vaccination Info service ou bien d'en parler tout simplement avec votre médecin traitant".