1:24
  • Copié
Yasmina Kattou avec AFP
L'association Foodwatch a annoncé le dépôt de deux plaintes à Paris après des contaminations à des bactéries liées à la consommation de chocolats Kinder et de pizzas surgelées Buitoni. Ces deux plaintes, déposées jeudi après-midi au pôle santé publique du parquet de Paris, visent sept infractions.

Foodwatch France entend dénoncer "l'irresponsabilité de deux géants de l'agroalimentaire" et "casser le climat d'impunité face à ces multinationales". Deux plaintes seront déposées jeudi après-midi au parquet de Paris par l'association Foodwatch. La plainte concernant le groupe Ferrero est déposée avec deux familles de deux fillettes intoxiquées à la salmonelle. La seconde plainte vise, elle, le groupe Nestlé et sa gamme de pizzas Buitoni Fraîch'Up contaminées à la bactérie Escherichia coli. "Nous portons plainte pour envoyer un message extrêmement fort qui est : ça suffit ces scandales alimentaires à répétition !", lance Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch.

Dénoncer l'impunité des grands groupes

Ces deux plaintes visent sept infractions dont "mise sur le marché de produits préjudiciables à la santé, mise en danger de la vie d'autrui et tromperie aggravée". Karine Jacquemart dénonce l'impunité des grands groupes et souhaite que les entreprises soient condamnées. "Ces entreprises ont des obligations et on espère également des sanctions dissuasives pour qu'il n'y ait plus ce type de scandale. Les deux plaintes listent plusieurs infractions : la tromperie, la mise en danger de la vie d'autrui...", détaille-t-elle.

"Dans le scandale Kinder, ce sont des enfants qui sont concernés. Il y a une petite fille de 8 ans et une autre de 6 ans. Cette fillette de 6 ans a eu une myocardite. C'est des choses qui sont assez graves et forcément qui ont extrêmement angoissé les parents", raconte la directrice générale de Foodwatch. Karine Jacquemart ajoute que les familles de victimes peuvent toujours contacter l'association si elles souhaitent s'associer à ces plaintes.

Deux enfants sont morts

Début avril, à l'approche des fêtes de Pâques, le géant italien de la confiserie Ferrero avait procédé au rappel de tous les produits fabriqués dans son usine d'Arlon, en Belgique, après le signalement de dizaines de cas de salmonellose possiblement liés à la consommation de ses produits chocolatés dans plusieurs pays d'Europe.

Un juge d'instruction parisien est saisi depuis le 12 mai de ce scandale sanitaire, qui a causé la mort de deux enfants. Selon un dernier bilan de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) au 18 mai, 324 cas - 266 confirmés et 58 probables - de salmonellose ont été recensés dans 13 pays européens dont le Royaume-Uni. Les enfants de moins de 10 ans sont les principales victimes de cette infection.