Plus de 100 psychiatres ont signé une lettre remise par le professeur Antoine Pelissolo, chef du service psychiatrie de l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, dans le Val-de-Marne, à la ministre de la Santé. Ils y dénoncent l'insuffisance de la prise en charge des personnes atteintes d'une maladie mentale, comme le dévoile Le Parisien mercredi.
Une réduction du nombre de lits et une demande grandissante. Alors qu'un Français sur cinq souffre de troubles mentaux, de dépressions, de troubles bipolaires, d'autisme ou de schizophrénie, selon plusieurs études dont celle de la Fondation Pierre Deniker, ceux-ci ne sont pas suffisamment pris en charge. En cause ? La réduction du nombre de lits dans les services de psychiatrie des hôpitaux mais aussi des cabinets médicaux qui sont surchargés. "La demande en consultation augmente car on identifie mieux certains troubles, et des pathologies comme les dépressions et l'autisme sont aussi en hausse"", explique Antoine Pelissolo au Parisien.
Et comme les services sont surchargés, les patients sont hospitalisés moins longtemps que ce dont ils auraient besoin. "C'est inadmissible. Jamais vous ne verrez ça ailleurs, jamais on ne laisserait un patient opéré à cœur ouvert quitter l'hôpital le lendemain de son intervention", s'insurge le professeur.
Encore des efforts à faire. Pour alerter sur cette situation, plus de 100 psychiatres ont cosigné une lettre dans laquelle ils évoquent notamment les problèmes de budgets alloués à la psychiatrie mais souvent utilisés pour d'autres soins. Bien que la ministre de la Santé ait annoncé 50 millions d'euros supplémentaires pour "répondre aux difficultés du secteur", Antoine Pelissolo estime que ce n'est pas suffisant. Une journée d'action nationale est annoncée pour mardi prochain à l'appel de plusieurs collectifs.