Pollution de l'air : des milliers d'enfants de Marseille et d'Île-de-France touchés
Selon des rapport de Greenpeace et de l'association Respire, un quart des établissements qui accueillent des enfants à Marseille et en Île-de-France sont touchés par la pollution au dioxyde d'azote.
Des milliers de jeunes Marseillais , dont les écoles ou les crèches sont situées dans des zones fortement polluées au dioxyde d'azote, sont "en danger", dénonce Greenpeace dans un rapport publié jeudi . La veille, une carte de l'association Respire révélait des chiffres similaires pour l'Île-de-France.
"Afin d'évaluer l'exposition chronique des enfants à la pollution de l'air extérieur, Greenpeace a voulu mettre en évidence les niveaux annuels de pollution au dioxyde d'azote constatés dans l'environnement immédiat des écoles et des crèches", a expliqué Greenpeace dans un communiqué.
"La pollution de l'air met en danger des milliers d'enfants à Marseille !", affirme L'ONG. "Pour qu'ils puissent respirer sans danger, c'est l'ensemble du trafic routier qui doit être réduit". L'ONG écologiste assure que 25% des écoles et crèches marseillaises sont situées dans des zones fortement polluées, où l'air extérieur contient des concentrations de dioxyde d'azote (NO2) à des niveaux supérieurs à ceux fixés par les directives européennes.
Une carte d'AtmoSud superposée à celle des établissements accueillant de jeunes enfants
Pour produire une carte interactive des établissements marseillais, l'ONG écologiste a superposé une carte de données de l'organisme de surveillance de l'air AtmoSud en 2017 et une carte des établissements accueillant des jeunes enfants (écoles maternelles et élémentaires, crèches et halte-garderies). Cette carte interactive est disponible ici .
Elle a établi que 187 établissements (25%) de la cité phocéenne étaient situés à proximité immédiate (moins de 50 mètres) d'une zone extrêmement polluée, avec un niveau moyen annuel supérieur à 40 microgrammes par m3 (µg/m3), la norme européenne.
Outre ces établissements, 260 écoles et crèches sont concernées par des niveaux annuels de pollution entre 30 et 40µg/m3, ce qui représente "une qualité de l'air mauvaise" selon Greenpeace, qui rappelle que la Suisse a fixé à 30µg/m3 la valeur limite à ne pas dépasser.
Des seuils dépassés dans 25% des établissements d'Île-de-France
L'association Respire, soutenue par WWF et Réseau action climat, a croisé les données d'Airparif avec la carte des établissements accueillant des enfants. Selon leur étude, en 2017, 682 des 12.520 établissements (crèches ou écoles) d'Île-de-France étaient exposés à des niveaux de pollution dépassant les normes de NO2.
La grande majorité (548) se trouve dans Paris, 125 dans la petite couronne et 9 en grande couronne. À Paris intra muros, où se concentre la pollution, "26% des établissements sont au-dessus des seuils légaux", selon un communiqué de Respire. La carte interactive est disponible ici .
La situation s'est améliorée dans la capitale entre 2012 et 2017, avec deux fois moins d'établissements exposés à des dépassements de seuil (26% contre 66%), a calculé l'association. Pour autant, elle rappelle que le dioxyde d'azote favorise l'asthme, voire les affections pulmonaires chez l'enfant.