Du nouveau pour éviter les récidives d'AVC. Des chercheurs Français viennent de présenter les résultats d'une étude au Congrès de l'AHA, la grand’messe américaine de cardiologie qui se déroule en ce moment à Philadelphie. Une étude réalisée sur 2.860 patients en France et en Corée, qui montre l'importance cruciale de traiter de façon très intensive le mauvais cholestérol chez les patients ayant déjà été victimes d'un AVC.
L'AVC, c'est 150.000 nouveaux chaque année, un toutes les quatre minutes en France. Jusque-là, la recommandation après un AVC, c'était de prescrire à ces patients un traitement par statine pour faire baisser leur taux de mauvais cholestérol à un gramme par litre. Désormais ce que prouve cette étude, c'est qu'il faut taper encore plus fort, avec un traitement plus intensif, pour faire baisser encore plus le taux de mauvais cholestérol.
"Ce qui est important, c’est la cible" : moins de 0,7 g/l
Le nouvel objectif, c'est moins de 0.7 g/l et c'est prouvé, cela permet d'éviter plus d'une récidive d'AVC sur 5. "Ce qui est important, c’est la cible. Si on atteint moins de 0,7 gramme par litre, avec une faible dose de statine, c’est parfait. Mais si on ne l’atteint pas avec cette faible dose, alors il faut augmenter la dose, progressivement, jusqu’à atteindre la cible", explique le neurologue Pierre Amarenco, principal auteur de l'étude et chef du service neurologie de l'hôpital Bichat à Paris. "Et si on n’atteint pas la cible avec les fortes doses de statine, on ajoute un autre médicament, qu’on appelle l’ézétimibe, qui bloque l’absorption intestinale du cholestérol."
Alors les résultats de cette étude devraient changer les pratiques. Désormais tous les neurologues, les cardiologues et même les généralistes auront cet objectif chiffré pour leurs patients qui ont eu un AVC : un taux de mauvais cholestérol en dessous 0.7g par litre, avec un traitement intensif s'il le faut, et ce, toute leur vie.