Emmanuel Macron l'avait promis pendant sa campagne : une fois élu, les prothèses dentaires seraient prises en charge à 100%. Si un remboursement total de toutes les prothèses n'est pas encore à l'ordre du jour, un premier pas vient d'être franchi vendredi, qui garantit un "reste à charge zéro" sur certaines d'entre elles.
Supprimer le reste à charge. En effet, la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), principal représentant des travailleurs du secteur, a approuvé vendredi un accord avec l'Assurance maladie. La veille, l'Union dentaire en avait fait de même. Le feu vert est donc donné pour cet accord qui prévoit, entre autres choses, de plafonner les prix de certaines prothèses dentaires. Ce plafond entraînera la suppression du reste à charge pour les patients. Autrement dit, il ne leur restera plus rien à payer une fois les remboursements de la Sécurité sociale et de leur mutuelle effectués.
Une prothèse sur trois remboursée. Un tiers des prothèses sont concernées. "Des prothèses en céramique, de grande qualité", a promis Agnès Buzyn, ministre de la Santé, vendredi matin sur Europe 1. Seront prises en compte à la fois des couronnes de bonne qualité avec de beaux matériaux pour les incisives et des couronnes moins esthétiques pour les molaires. En revanche, il subsistera toujours des prothèses qui ne seront pas intégralement remboursées, notamment les plus luxueuses. "Il faut que les gens qui ont envie d'accéder à du superflus puissent le faire", a précisé Agnès Buzyn.
Revalorisations. L'accord avec les syndicats de dentiste comporte également un autre volet sur la revalorisation de certains soins de base, comme la prise en charge des caries, le détartrage ou les dévitalisations. Aujourd'hui, ces actes sont sous-évalués et rapportent très peu, estiment les dentistes. Cette revalorisation coûtera environ 800 millions d'euros à l'Assurance maladie.
Calendrier
Les premières mesures de l'accord entreront en vigueur au 1er avril 2019, puis certaines prothèses seront remboursées à 100% à partir du 1er janvier 2020. D'ici à 2023, ce "reste à charge zéro" doit être étendu à près de la moitié (46%) des prothèses dentaires, tandis qu'un quart (25%) bénéficiera d'un "reste à charge modéré" avec des prix plafonnés. Les autres actes (29%) resteront à tarifs libres.