La Haute Autorité de Santé (HAS) a récemment accordé son aval à un test salivaire destiné au diagnostic de l'endométriose, une maladie chronique touchant environ une femme sur dix. Ce test, développé par la biotech lyonnaise Ziwig, sera accessible dans le cadre d'une prise en charge dérogatoire. Toutefois, la HAS attend encore des résultats supplémentaires avant d’envisager un remboursement généralisé.
Qu'est-ce que l'Endotest ?
L'Endotest est un test non invasif qui vise à faciliter le diagnostic de l'endométriose, souvent diagnostiquée avec un retard moyen de sept ans. Actuellement disponible dans une dizaine de pays européens et au Moyen-Orient, il est proposé à un prix d'environ 1.000 euros. La HAS a jugé son protocole d'étude clinique suffisamment solide pour permettre sa prise en charge, conditionnée à la participation des patientes à une étude incluant 2.500 femmes dans 80 centres.
Une réponse à un besoin médical
Pour bénéficier du test gratuitement, certaines femmes de plus de 18 ans, suspectées de souffrir d'endométriose, devront participer à l'étude clinique. Cette initiative vise à recueillir des données essentielles pour évaluer l'efficacité de l'Endotest et déterminer si une prise en charge de droit commun sera possible à l'avenir.
"L'étude clinique menée à ce titre permettra de donner un accès précoce et sécurisé au test et de recueillir les données manquantes en vue d'une future évaluation pour une prise en charge de droit commun" et un éventuel "remboursement large et pérenne", a précisé la HAS.
Car si ce test affiche "de premiers résultats cliniques encourageants et un caractère innovant, par sa nouveauté dans l'indication, son caractère non invasif et son potentiel à couvrir un besoin médical qui ne l'est pas", les données disponibles jusqu'alors étaient jugées "insuffisantes" par l'autorité sanitaire. La HAS a donc "accompagné le fabricant afin qu'il élabore un protocole d'étude clinique suffisamment solide pour répondre aux exigences d'entrée" dans le forfait innovation, selon son communiqué.
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L'endométriose : une maladie encore méconnue
Maladie chronique qui frappe environ une femme sur dix, l'endométriose se traduit habituellement par de fortes douleurs au moment des règles et/ou par des troubles de la fertilité.
Aujourd'hui encore, elle est diagnostiquée, souvent par hasard, avec un retard moyen de sept ans. Il n'existe jusqu'alors aucun traitement définitif de l'endométriose, même si l'hormonothérapie eou la chirurgie peuvent parfois endiguer son évolution.
"Cette maladie exige des mesures fortes afin de mieux la connaître, mieux la détecter et mieux la prendre en charge", a assuré mardi la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq à Aurélien Rousseau, ex-ministre de la Santé devenu député NFP, qui s'inquiétait que des mesures pour l'endométriose puissent pâtir de la réduction des dépenses d'assurance maladie.