Il est parfois difficile pour l'esprit humain de s'extraire de sa torpeur, de se sortir de difficultés qu'il a lui-même conditionnées. On pense, parfois à outrance. On reproduit les mêmes schémas, avec une répétition frénétique, et, plus le temps passe, plus il est difficile de gommer ces mauvaises habitudes qui nous polluent la vie au quotidien. Invité de l'émission Bienfait pour vous, le psychologue et psychothérapeute Vincent Trybou donne quelques astuces pour se libérer d'un poids qui, avec le temps, peut devenir plus qu'un fardeau.
Prendre conscience d'une mauvaise habitude
"En fait, il faut identifier le problème et comprendre les raisons qui ont fait qu'on est tombé dans cette mauvaise habitude. Est-ce que, déjà, on en a conscience ? Il faut avoir une petite prise de recul, se voir faire la chose pour pouvoir en modifier le comportement", a-t-il expliqué au micro d'Europe 1.
Eviter de se poser la question "Et si ?"
Parfois, lorsqu'on se trouve dans une période compliquée, qu'elle soit d'ordre personnel ou professionnel, on se met à avoir des pensées négatives, des ruminations, à penser au pire et ce qu'on pourrait devenir si une perte d'emploi, ou encore une rupture amoureuse survenait.
"Les personnes qui ruminent ne sont pas du tout dans le pragmatique et le factuel. Elles sont uniquement dans le 'Et si ?' et cela monte en pensées catastrophes", a affirmé le psychologue, avant de poursuivre. "Elles ne sont pas, au contraire, dans la résolution de problèmes. Le cerveau normal ne fait pas de 'Et si ?'. Par exemple, un cerveau normal dit : 'Il y a une fuite d'eau, on appelle le plombier'. Le cerveau qui fait 'Et si ?' est toujours un cerveau trompeur", a analysé Vincent Trybou, au micro de Mélanie Gomez et Julia Vignali.
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Changer ses habitudes de travail
Pour les personnes qui sont perfectionnistes, ce comportement peut être expliqué par l'éducation. "Toute la littérature scientifique mise sur l'hypothèse éducationnelle, c'est-à-dire les parents, l'entourage, les enseignants qui ont conditionné l'enfant à un contexte de réussite. Avec l'idée que l'affection était dépendante des bonnes notes, l'enfant a enregistré qu'il ne fallait pas déplaire. Sinon, il ne serait pas aimé", a-t-il illustré.
Pour remédier au mal-être qui peut en découler chez ces personnes-là, changer ses habitudes est un premier pas, avant de se faire aider si le mal est plus profond. "Dans un premier temps, on va moins travailler, on va respecter les pauses, on ne va pas travailler le week-end. Et si ça ne suffit pas, il faudra retourner dans les souvenirs d'enfance. Là, on est plus sur la thérapie du trauma pour transformer le contenu des pensées traumatiques", a-t-il expliqué.