C'est une maladie qui gagne, hélas, de plus en plus de terrain. Selon les chiffres de Santé publique France, 12,5 % des personnes âgées de 18 à 85 ans auraient vécu, en 2021, un épisode dépressif caractérisé. Chez les jeunes adultes (18-24 ans), la tendance est particulièrement visible. Dans cette tranche d'âge, la survenue de ces épisodes a bondi de 80% entre 2017 et 2021 pour concerner désormais un jeune sur 5. Des troubles auxquels s'ajoutent parfois des pensées suicidaires, allant parfois jusqu'aux tentatives.
Autant de symptômes qui peuvent être associés, à tort, à de la bipolarité. Mais comme l'a repéré BFMTV, les laboratoires Synlab et Alcediag proposeront, à compter du mois prochain, un test sanguin qui, selon un communiqué publié ce vendredi, doit permettre de "différencier la dépression et les troubles bipolaires". Baptisé "myEDIT-B", il repose sur "un séquençage nouvelle génération (NGS) de l’ARN dans le sang, couplé à un algorithme basé sur l’intelligence artificielle", peut-on lire dans le communiqué. Plusieurs données sont ainsi prises en compte : l'âge, le sexe, les traitements en cours et les addictions. Les deux laboratoires promettent des tests fiables à 80%.
Vers une meilleure prise en charge ?
Il faudra en revanche bénéficier de la prescription d'un psychiatre. "L’ordonnance du médecin doit nécessairement être accompagnée d’une fiche de renseignements cliniques signée du médecin et d’une fiche de consentement aux conditions d’usage du test, signée par le patient", précise le communiqué.
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Les résultats sont disponibles un mois seulement après la prise de sang, ce qui constitue une petite révolution dans le domaine. "Les études publiées montrent qu’il faut en moyenne 8 à 10 ans pour diagnostiquer les troubles bipolaires", rappellent les deux laboratoires. Des chiffres qui cachent d'importantes disparités puisque selon une enquête menée en 2023 par l’association Bipolarité France, "20% des répondants ont eu la confirmation du diagnostic plus de 15 ans après l’apparition des premiers symptômes".
Il est pourtant primordial de diagnostiquer au plus vite ces deux pathologies qui peuvent provoquer des conséquences désastreuses pour les personnes qui en sont victimes. "Isolement social, difficultés scolaires ou professionnelles, addictions, conduites dangereuses (sexuelles, financières, etc), troubles du sommeil, et pour la moitié des patients tentatives de suicide", énumère le communiqué. Et, comme pour chaque maladie, un diagnostic précoce conduit vers une prise en charge plus efficace.