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Stephane Burgatt / Crédits :JC MILHET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Un été noir aux urgences. Entre fermetures, mouvements de grève ou entassement des patients sur les brancards dans les couloirs, la situation se complique fortement. Situation particulièrement préoccupante au CHU de Nantes, où les syndicats parlent de temps d'attente pouvant atteindre les 70 heures pour les patients avant de voir un médecin urgentiste. Reportage dans les services d'urgences marseillais. 

Le mal est ancien et profond. Les urgences sont saturées et selon des chiffres du ministère de la Santé (DREES), la fréquentation a doublé en moins de 30 ans. Certains médecins urgentistes estiment même qu’augmenter leurs effectifs ne résoudra rien. La solution passerait par une réorganisation globale. 

"70 % des gens qui sont dans la salle d'attente des urgences n'en sont pas"

Des malades qui patientent des heures sur des brancards, un cauchemar pour cette soignante qui travaille au sein des services d'urgences marseillais : "C'est comme ça qu'il y a des erreurs, des patients qui se dégradent et on ne peut pas bien les surveiller...". Certains malades sont aussi déposés directement en ambulance sans passer par la salle d’attente. C’est notamment une des raisons du déraillement des urgences selon le Dr joseph Ingrassia et ses 35 ans de service dans la cité phocéenne. 

"Ça vient en plus du reste... C'est-à-dire que dans ces brancards, on a un peu un fouillis de patients", assure-t-il. "Ce n'est pas la solution de facilité, mais c'est la solution de sécurité, comme un transfert de responsabilité. On peut demander qu'il y ait un tri préalable."

En effet, il y a aussi ces salles d’attente bondées, et ce, bien souvent sans raison. "70 % des gens qui sont dans la salle d'attente des urgences n'en sont pas. Avant, les patients étaient vraiment managés par leur médecin généraliste, indique encore le Dr Ingrassia. "Aujourd'hui, ces derniers font de la consultation exclusivement sur rendez-vous et de ce fait, en dehors de ces horaires-là, les patients sont livrés à eux-mêmes. Du coup, ils aboutissent aux urgences." Pour réorienter ce type de patients, un nouveau système de régulation appelé le SAS est en cours de déploiement, mais reste inconnu du grand public.