La sonde européenne Rosetta a quasiment rasé la comète "Tchouri". Elle a effetué un survol à seulement 6.000 mètres au-dessus de sa surface. Et c’est sur son compte Twitter que Rosetta l’a annoncé il y a quelques semaines, précisant que les images seraient bientôt disponibles. C’est chose faite.
Alain Cirou, a donc choisi cette semaine de décrypter ces images inédites de la surface de comète "Tchouri" :
Ces images ont été réalisées grâce à la caméra de navigation NAVCAM dont est équipée la sonde. Rosetta s'est approchée à 6 kilomètres seulement de la surface de cette comète qui rejette de plus en plus de gaz et des poussières à mesure qu'elle se réchauffe, en se rapprochant du soleil.
Collecter des données. L'intérêt de ce survol rapproché est scientifique. Son but est de permettre aux instruments à bord de Rosetta "de prendre des images et d'effectuer un spectre de la surface avec une résolution jamais obtenue jusqu'alors", selon l'ESA, l’agence spatiale européenne. Le survol devait également permettre de collecter des échantillons de la "chevelure" (nuage de poussières et de gaz) de "Tchouri" au plus proche de la comète afin d'en apprendre plus sur la manière dont sa queue se forme.
Rosetta a voyagé pendant dix ans avant de rencontrer la comète Tchourioumov-Guérassimenko et de larguer le robot Philae dessus à la mi-novembre. La comète se trouve à plus de 500 millions de km de la Terre. Après cette rencontre, Rosetta va continuer d'effectuer une série de survols de la comète, à une distance qui sera déterminée par l'activité de la comète à cette période.
Celle-ci devrait encore augmenter au cours des prochains mois alors que la comète se rapproche de sa périhélie le 13 août. Il s'agit du point sur l'orbite de la comète le plus proche du Soleil. Il est à 186 millions de kilomètres pour "Tchouri". Quant au petit robot Philae, il est actuellement assoupi sur la comète. Après son atterrissage et deux rebonds, il s'est retrouvé posé de biais, entre des reliefs qui lui font de l'ombre. Les instruments de Rosetta ne sont pas parvenus à le localiser précisément.
La renaissance de Philae. Pour le moment, Philae ne reçoit pas assez de lumière pour que ses batteries solaires parviennent à le réchauffer et à le remettre en route. Mais les scientifiques espèrent que l'accroissement de l'énergie solaire au cours des prochains mois permettra de sortir Philae de son hibernation. Son réveil pourrait avoir lieu en mars.
A la vitesse de la lumière c'est chaque semaine avec Alain Cirou :