Cette année et pour la deuxième fois, les astéroïdes ont droit à une journée internationale reconnue par l'ONU. A cette occasion, plus de 700 événements se déroulent ce vendredi à travers 190 pays. Le but des organisateurs ? Faire découvrir aux populations les astéroïdes et les menaces, réelles, qu'ils font peser sur la planète.
Petites planètes composées de roches et de métaux, les astéroïdes sont en effet capables du meilleur comme du pire. S'ils ont amené la vie sur Terre en apportant eau et matières organiques, ils sont également à l'origine de destructions massives. Certains leur prêtent même la responsabilité et la disparition des dinosaures...
Une date lourde de sens. Il y a très exactement 109 ans, le 30 juin 1908, un astéroïde explose au-dessus de Toungouska, une région sibérienne. Ses conséquences sont désastreuses : la petite planète, d'une taille de plus de quarante mètres, détruit pas moins de 2.000 km2 d’une forêt. La puissance de l'explosion ? Environ trente fois celle du bombardement atomique d'Hiroshima.
C'est en mémoire de cet événement que Brian May, guitariste emblématique du groupe Queen, Rusty Schweickart, astronaute américain, et la fondation californienne B612 créent "l'Asteroid Day" en 2014. Peu connue à ses débuts, la journée gagne en notoriété fin 2016, lorsque l'ONU annonce en faire l'une de ses journées internationales.
"Le but est de réveiller la conscience publique et gouvernementale" confiait Brian May au Guardian en 2015. "Il s'agir de réaliser que nous vivons sous la menace d'une chute de météorite" résumait-il.
Une menace à prendre au sérieux. En 2013, un petit astéroïde s'est écrasé dans le centre de la Russie, à proximité de la ville de Tcheliabinsk. Au total, plus de 1.300 individus avaient été blessés et la ville avait été le théâtre d'importants dégâts matériels.
"Imaginez que ce type d'astéroïde tombe sur une zone très peuplée comme le Benelux, Paris ou l'Allemagne et ce serait une véritable catastrophe" pointe Nicolas Brobinsky, responsable du programme de surveillance des menaces venant de l'espace à l'ESA (Agence spatiale européenne), interrogé par l'AFP.
Récemment, les efforts des scientifiques afin de recenser la population d'astéroïdes pouvant rentrer en collision avec la Terre se sont intensifiés. Selon la NASA, 90 % des astéroïdes représentant un risque d'extinction pour l'humanité sont connus. Des astéroïdes dangereux, mais encore lointains. En effet, d'après les experts, les risques d'anéantissement de l'espèce humaine dans les cent prochaines années par astéroïde sont inférieurs à 0.01 %. Patrick Michel, astrophysicien à l'Observatoire de la Côte d'Azur, dresse le même tableau. Selon lui, "aucune ne se trouve sur une trajectoire de collision avec la Terre, au moins pour le prochain siècle".
Cependant, on ne peut pas en dire autant des astéroïdes plus petits, qui peuvent également causer des dégâts non négligeables. Toujours d'après la NASA, seuls 30 % des objets de 160 mètres seraient répertoriés à ce jour. Plus alarmant encore : seuls 10 % des objets de 30 mètres seraient connus.
Pour le responsable du Centre européen des opérations spatiales (ESOC) Rolf Densing, "le risque que la Terre soit touchée un jour par un événement dévastateur est très élevé". Il précise cependant que ce risque est faible à l'échelle d'une vie humaine. Pour autant, il ajoute que "tôt ou tard, nous aurons (...) un impact mineur ou majeur". Il conclut : "nous n'avons pas de mesures actives de défense planétaire mais nous devons y parvenir. "