Des liaisons aériennes sont assurées entre Breil-sur-Roya et les villages alentours coupés du monde. 2:01
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Nathalie Chevance, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Trois jours après les intempéries qui ont frappé les Alpes-Maritimes, plusieurs villages de la vallée de la Roya sont encore coupés du monde. En contrebas, à Breil-sur-Roya, certains tentent de les rejoindre à pied, malgré les mises en garde des sapeurs-pompiers déployés sur le terrain.
REPORTAGE

Trois jours après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la vallée de la Roya, dans les Alpes-Maritimes, plusieurs villages sont encore coupés du monde. Les routes étant impraticables en voitures, certains tentent de partir à pied de Breil-sur-Roya, en contrebas, à la rencontre de leurs proches. Le long de la voie ferrée, où les trains ne passent plus, des dizaines de marcheurs essayent de gagner les villages de La Brigue ou de Fontan, situés à une vingtaine de kilomètres. 

"J’ai deux oncles et deux tantes qui sont à Fontan, on n’a pas de nouvelles car il n’y a pas de téléphone. On va essayer d’y aller à pied. On attend d’avoir des retours pour savoir si des gens sont revenus, si l’état des voies ferrées est correct", explique Marie-Laure au micro d’Europe 1.

"Au village, on n’a ni eau ni électricité"

Sur la route, d’autres marcheurs arrivent de Saorge, 7 kilomètres plus haut. Le village n’est pour l’instant accessible qu’en hélicoptère ou à pied. Guillaume, père de famille, est descendu à Breil-sur-Roya pour se ravitailler. "On est plusieurs équipes à descendre pour prendre des médicaments. On va essayer de prendre des couches et des vivres pour remonter au village. On est plusieurs jeunes à faire le voyage. En nourriture, on est sur nos stocks. Au village, on n’a ni eau ni électricité."

Les rotations aériennes se multiplient pour les distributions de première nécessité et pour l’évacuation des plus fragiles. Mais le commandant Fiorelli, des sapeurs-pompiers, déconseille les expéditions isolées par la route. "On demande à la population d’essayer de ne pas se mettre en danger parce que cela aggrave encore notre tâche, qui est déjà très lourde. Il y a encore des risques d’effondrement, d’éboulement… Ce n’est pas une bonne idée." Les routes risquent néanmoins de rester impraticables en voiture pendant des semaines, voire des mois.