Va-t-on un jour observer un trou blanc dans l’espace ? Après les avancées majeures obtenues dans l’étude des trous noirs, c’est la nouvelle question qui fascine les passionnés de l’espace et interroge la communauté scientifique. Dans un article du journal du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) du 7 février dernier, les astrophysiciens se montrent enthousiastes. L’étude des trous blancs pourrait suivre le même parcours que celle de son exact opposé, les trous noirs.
L'origine de la matière noire ?
Pour rappel, les trous noirs sont les monstres de l'univers. Créé par la mort d'une étoile très massive, le trou noir a un champ gravitationnel si intense qu'il attire en son centre toutes sortes d'objets célestes, comme les étoiles ou les planètes, et les "avale" sans jamais les recracher. Ils ont été "prédits" mathématiquement - comme les trous blancs - en 1915 grâce à la théorie de la relativité générale d'Albert Einstein. Il aura fallu plusieurs dizaines d’années avant d’obtenir des preuves permettant d’affirmer la réalité des trous noirs. Et c’est de ce destin dont veulent être témoins les scientifiques pour les trous blancs.
"Ces objets prévus eux aussi par la relativité générale sont l'exact opposé des trous noirs : ils ne peuvent qu'expulser matière et lumière quand les trous noirs ne peuvent qu'en absorber. Ainsi, s'il est impossible de s'échapper d'un trou noir, il l'est tout autant de pénétrer dans un trou blanc, aussi appelé 'fontaine blanche'", note le CNRS. L’enjeu de leur découverte est pourtant colossal : elle permettrait d’établir la gravité quantique et pourrait même expliquer l’origine de la matière noire.
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La genèse des trous blancs au cœur des scénarios scientifiques
Pour espérer en observer un jour, les scientifiques réfléchissent à différentes hypothèses, notamment celles sur leur formation. Un scénario semble plutôt convaincant aux yeux de la communauté scientifique : d'après eux, les trous blancs constituent le stade ultime de l'évolution des trous noirs. C’est la théorie du physicien italien Carlo Rovelli. "Parce que contrairement aux trous noirs, il n'existe pas de mécanisme simple qui permet d'expliquer leur naissance", précise-t-il dans son ouvrage publié en 2023 sur le sujet.
Pour autant, il semble pour le moment impossible d’observer des trous noirs étant arrivés à ce stade d’évolution. Un mystère de plus dans l’univers ? Plutôt une clé pour en résoudre d’autres comme celui de la matière noire. Carlo Rovelli et son équipe réfléchissent déjà à la création de détecteurs capables d’une telle prouesse.