Alors que 1.100 dauphins se sont échoués sur la côte atlantique depuis janvier, François de Rugy annoncera vendredi des mesures pour lutter contre ces échouages et un plan plus large pour protéger les cétacés sauvages. Le ministre de la Transition écologique se rendra en début d'après-midi à La Rochelle, où se situe l'Observatoire Pelagis, spécialisé dans les mammifères et oiseaux marins.
Des captures accidentelles dues aux filets de pêche. Selon Pelagis, 90% des dauphins retrouvés échoués portent des traces de captures accidentelles dues aux filets de pêche dans lesquels ils se retrouvent prisonniers jusqu'à l'asphyxie, lorsqu'ils chassent le bar et le merlu, également ciblés par les pêcheurs. La Vendée, la Charente-Maritime puis la Gironde sont les départements les plus concernés. Les échouages de dauphins répertoriés ne cessent d'augmenter depuis 2017 et selon Pelagis, 2019 est pour l'instant une année record pour les échouages de petits cétacés sur près de 40 ans.
Des bateaux équipés de répulsifs sonores. Selon le ministère, la population de dauphins est évaluée à 200.000 individus dans le golfe de Gascogne. Depuis le 1er décembre 2018, la flotille française de chalut en bœufs, où deux chalutiers remorquent un filet, s'est équipée volontairement de "pingers" - des répulsifs sonores. Ils accueillent aussi des observateurs à bord sur environ un cinquième du temps passé en mer. Le ministère souhaite voir si d'autres flottilles dans le golfe de Gascogne devraient être équipées de pingers, notamment les fileyeurs français et les chalutiers en bœufs espagnols, augmenter le nombre d'observateurs et voir quels sont les autres dispositifs qui pourraient être mis en oeuvre pour éloigner les dauphins des bateaux de pêche.
Une adoption à la fin de l'année. La France souhaite aussi discuter avec ses voisins européens de cette question, le droit de la pêche relevant du droit communautaire, et voir si des mesures d'effarouchement spécifiques sont envisageables dans le golfe de Gascogne. Le ministère souhaite également renforcer les moyens de l'observatoire Pelagis, de 100.000 euros. Paris travaille à un plan plus large de protection des cétacés sauvages dans ses eaux. Il prévoit de mieux comprendre quelles sont les interaction avec l'activité humaine, de réduire les pressions exercées sur ces animaux (captures accidentelles, collision avec des navires, pollution plastique...), de renforcer la coopération internationale pour ces animaux migrateurs et de sensibiliser le grand public à ces questions.
Ce plan sera mis à la consultation entre les différentes parties prenantes, pour une adoption d'ici la fin de l'année.