80 ans, c’est le temps qui nous reste pour sauver les ours polaires de l’extinction, selon un étude publiée dans la revue Nature Climate Change. Le réchauffement climatique est clairement mis en cause. Et le constat est sans appel : si rien ne change, l’habitat naturel des quelque 25.000 ours polaires qui peuplent les régions arctiques sera détruit, s’alarment les scientifiques. Aujourd’hui, les tentatives pour trouver des alternatives à cette catastrophe naturelle sont légions. Mais aucune solution viable n’a pour le moment été trouvée.
Dans cette région où le réchauffement climatique se fait ressentir deux fois plus qu’ailleurs, la banquise fond chaque année pendant la période estivale. D’autre part, la surface de cette mer de glace diminue année après année : selon les chercheurs, la surface couverte par la glace baisse d’environ 13% par décennie. Une situation qui dure depuis 40 ans.
Pour Arnaud Goffier, de l’association WWF, l’urgence est claire : il faut réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre si l’on veut sauver cette espèce. "Même si on respecte l’accord de Paris qui nous amène sur une trajectoire de réchauffement de plus trois degrés, les ours polaires pourraient disparaître à l’horizon 2100", s'alarme-t-il sur Europe 1.
Des hypothèses mais peu de solutions
Les hypothèses pour y remédier ne manquent pas : les uns avancent que l’animal pourrait faire évoluer son alimentation, attitude qui lui permettrait ainsi de survivre. Les autres envisagent de les déplacer en Antarctique. Mais pour Arnaud Goffier, pas besoin d’aller si loin : "On avait une opportunité avec la crise du coronavirus qui a montré qu’on pouvait réduire d’un peu plus de 10% les émissions de gaz à effet de serre en moins de deux mois. C’est ce qu’il faut faire chaque année".
La planète a gagné plus de 1°C depuis l'ère pré-industrielle, entraînant déjà une multiplication des canicules, sécheresses ou inondations. Classer l'ours blanc "en danger critique" sur la fameuse liste rouge de l'Union internationale de protection de la nature (IUCN), qui les considère seulement "vulnérables", ne changerait probablement rien au destin funeste du plantigrade arctique.
Beaucoup des espèces en danger le sont à cause du braconnage ou de la destruction directe de leur habitat par l'Homme. Mais "on ne peut pas construire une clôture pour protéger les ours polaires de la température qui monte", souligne à l'AFP Steven Amstrup, l'un des auteurs de l'étude et scientifique en chef de l'ONG Polar Bears International. "Pour sauver l'espèce, certains évoquent une réintroduction d'animaux élevés en captivité, voire leur déménagement vers l'Antarctique. Infaisable, selon Steven Amstrup. Qui conclut, pessimiste : "Il faudra peut-être envisager d'abattre les derniers ours polaires, au lieu de les laisser mourir de faim."