Les poissons considérés comme les plus beaux sont moins utiles à l'environnement marin que leurs congénères plus discrets, selon une étude du CNRS publiée (en anglais) dans la revue Scientific Reports lundi.
Peu esthétiques mais utiles. Si c'est le poisson-ange qui a été élu plus beau poisson du règne marin parmi 115 autres espèces, il n'est pas le plus utile à son environnement. En revanche, le nasique a un "rôle" écologique bien plus important, ont remarqué les chercheurs qui ont comparé fonctions écologiques et esthétisme des différentes espèces de poissons. "Les poissons les moins attractifs ont une richesse fonctionnelle en moyenne 33% supérieure à celle des poissons les plus attractifs", explique Nicolas Mouquet, directeur de recherche à l’université de Montpellier et coauteur de l’étude, cité par Le Parisien.
Un "rôle" écologique important. Les nasiques, donc, broutent les algues qui poussent sur les coraux et pourraient les tuer s'ils étaient trop nombreux. La carangue, quant à elle, est une prédatrice redoutable qui permet de réguler les populations de poissons et de crustacés. De son côté, le rémora se colle aux plus gros poissons que lui grâce à sa bouche-ventouse et nettoie les requins notamment des minuscules crustacés parasites accrochés sur ses écailles.
Les poissons "moches" doivent aussi être protégés. Le but de cette étude est d'attirer l'attention du public sur les poissons moins "esthétiques" qui devraient eux aussi bénéficier de plus de protection. Car ce sont les animaux considérés comme plus beaux qui ont tendance à être mieux conservés.