Méditerranée : des catastrophes naturelles plus nombreuses à l'avenir

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N.M. avec Reuters , modifié à
Des chercheurs du programme "Mistrals" rapportent aussi que les périodes de sécheresse seront plus longues si le réchauffement climatique se poursuit. 

Augmentation du niveau marin, sécheresse accrue ou encore pluies plus nombreuses et plus intenses : tous les clignotants sont au rouge en Méditerranée, l'une des régions au monde les plus affectées par le réchauffement climatique. Les scientifiques du programme "Mistrals", qui regroupe plus d'un millier de chercheurs, ont livré mardi un premier bilan plutôt sombre après cinq années d'observations. 

Des événements extrêmes plus violents. "Ce sera difficile de tenir la barre des 2°C, on mise davantage sur une augmentation de 3°C", estime le directeur de recherche au CNRS, Richard Sempéré, qui dirige l'Institut méditerranéen d'océanologie. "Ce qui se dessine, c'est une augmentation des événements extrêmes", dit Véronique Ducrocq, chercheur à Météo-France. "Ils se renforceront en intensité et en violence mais de manière limitée, en moyenne de 5% par degré d'augmentation de la température". Les scénarios les plus pessimistes tablent sur une augmentation maximale de 10% de ces phénomènes météorologiques, pour un degré d'augmentation lié au réchauffement climatique.

Prévisions géographiques compliquées. Pour autant, il sera toujours difficile de cerner avec précision les zones affectées par ces phénomènes, comme ce fut le cas début octobre avec les inondations qui ont dévasté une partie de la Côte d'Azur. "On arrive à prévoir les situations propices à ce type de phénomène, mais pas à comprendre les raisons qui font qu'ils éclatent à tel endroit avec une telle intensité", souligne Véronique Ducrocq.

Les précipitations en recul de 30%. Les mesures menées par le programme international Mistrals, qui est prévu sur une décennie, établissent un constat à mi-parcours qui demeure préoccupant dans toutes ses composantes. "Les périodes de sécheresse estivale vont se rallonger et les précipitations diminuer en moyenne de 30% sur l'année, ce qui va induire un bouleversement majeur sur la biodiversité", indique Virginie Baldy, chercheur à l'Institut méditerranéen de biodiversité et de d'écologie marine et continentale.