En 2020, la planète Mars passera "près" de la Terre, à un peu plus de 60 millions de kilomètres. Un phénomène qui se reproduit tous les deux ans environ. Les agences spatiales ne comptent pas laisser passer une si belle occasion. Quatre missions vont être lancées cette année pour en savoir plus sur la planète rouge, certaines avec l'ambition de détecter des traces de vie, fossiles a minima. "Aucune trouvaille sur Mars nous convainc qu'il n'y a pas de vie possible. Plus on étudie Mars et plus on pense que la vie a pu être possible ou peut être possible dans le sous-sol", a déclaré jeudi sur Europe 1 le spationaute Jean-François Clervoy.
Pour le Français, qui a participé à trois vols spatiaux à bord de la navette américaine Atlantis entre 1994 et 1999, "les premiers robots partent là en éclaireur", mais ils seront "un jour" remplacé par "l'humain sur place". Ce dernier sera alors "très performant par rapport au robot qui ne fait que ce pour quoi on l'a programmé".
Un appel à candidatures de la Nasa
L'année 2020 devrait donc être particulière concernant l'exploration de Mars. Comme un symbole, la Nasa, l'agence spatiale américaine, a lancé en début de semaine un appel à candidatures pour sa prochaine promotion d'astronautes. Des femmes et des hommes qui devraient faire partie du programme Artémis de retour vers la Lune, prévu à partir de 2024, mais aussi éventuellement d'une prochaine mission sur Mars.
En attendant, les Etats-Unis, qui sont déjà parvenus à poser des engins sur Mars par le passé, vont cette année y envoyer un rover pour chercher des traces de vie dans le cadre du programme Mars 2020. Poser un rover sur la planète rouge, c'est aussi l'ambition de la mission russo-européenne. Son engin devrait être capable de creuser à deux mètres de profondeur pour explorer le sous-sol. "Là où le rover européen va creuser à deux mètres, c'est là où on pense qu’il y a de l'eau", précise Jean-François Clervoy.
"Toutes arriveront à destination en 2021"
Autre mission : la Chine va envoyer un appareil en orbite afin de poser un atterrisseur et de faire rouler un petit robot sur la planète. De façon plus anecdotique, les Emirats arabes unis vont lancer un satellite en orbite autour de Mars, principalement pour célébrer les 50 ans de leur création.
"Toutes arriveront à destination l'année suivante en 2021 en raison de la durée du voyage", indique sur son site internet le centre de culture scientifique La Cité de l'espace.
Quant à une possible future vie humaine organisée sur Mars, Jean-François Clervoy tient à tempérer les ardeurs des rêveurs : "La gravité martienne est trop faible pour retenir de l'oxygène si on en met. Donc de toute façon, quelles que soient les conditions sur Mars, il faudra des habitats étanches. On ne pourra jamais vivre à l'air libre sur Mars."