Énormément de travail et un peu de culot. C'est ainsi qu'Allan Petre, 24 ans, a réalisé son rêve d'entrer à la Nasa. En janvier prochain, ce jeune homme originaire de Seine-Saint-Denis va s'installer en Californie pour travailler en tant qu'ingénieur pour l'agence spatiale américaine. Un parcours hors du commun qui pousse à l'admiration, jusque dans les plus hautes sphères de l'État. "Vous êtes la preuve qu'il faut croire en ses rêves", l'a félicité Emmanuel Macron, alors que Bruno Le Maire, qui l'a reçu à Bercy, voit en lui "un vrai modèle de réussite".
Passionné par l'aérospatial depuis le plus jeune âge, Allan Petre passait des heures à "regarder des vidéos de Neil Amstrong et Apollo", confie-t-il au Parisien. Pourtant, lors de ses premières années d'études, il s'oriente vers un DUT en gestion des entreprises et des administrations, loin de son rêve. Après avoir validé sa première année, il décide de se réorienter vers son domaine de prédilection, considérant que "c'est maintenant ou jamais".
Il contacte la Nasa "au culot"
Il rejoint alors le DUT génie thermique et énergétique de l'université Paris Nanterre Ville-d'Avray, fait deux heures de trajet par jour pour rejoindre sa fac, et travaille en tant que vendeur pour payer ses études, car ses parents "n'avaient pas les moyens pour (l')aider". À la fin de son DUT, il passe des concours pour entrer en école d'ingénieur, et tente d'obtenir une alternance. Son travail continue de payer, puisque le jeune homme obtient les deux et fait ses premiers pas chez Ariane Group, ce qui lui ouvre les portes de l'aérospatial.
Il décroche alors un stage dans la prestigieuse université de Floride, au sein d'un laboratoire d'astrophysique. "L’expérience était très enrichissante, j’ai beaucoup appris et le domaine qui me passionne depuis longtemps. D’autant plus que pendant mon stage sont arrivées les premières données du télescope spatial de la Nasa, James Webb, lancé par une fusée Ariane", détaille Allan Petre au Parisien.
C'est ensuite qu'il se lance à la conquête de la Nasa, qu'il contacte "au culot" pour passer des sélections. "Pour l’université de Floride, j’avais contacté le chercheur en astrophysique, j’ai fait pareil avec une chercheuse de la Nasa dont le travail m’intéressait beaucoup !", explique-t-il. "C’est un message que j’aimerais faire passer à beaucoup d’étudiants : les opportunités ne viennent pas toujours directement à nous, il faut se les créer."
"Je préfère être le premier Allan Petre plutôt que le deuxième Thomas Pesquet"
Après de nombreux entretiens réussis, Allan Petre intégrera donc le Jet propulsion laboratory en janvier prochain,"pour travailler en sciences planétaires sur les prochaines missions de la Nasa, Veritas et Da Vinci+ qui seront des sondes interplanétaires envoyées vers Venus", détaille-t-il. S'il confie qu'il ne réalise pas encore ce qui se passe, le jeune homme continue de rêver : "devenir astronaute, j'y pense forcément, comme tout ingénieur diplômé dans l'aérospatial", explique-t-il au média Booska-P. "Aller dans l'espace, c'est un rêve aussi, donc je ferai tout pour y arriver."
Mais pas question de voir en lui le prochain Thomas Pesquet : "Je préfère être le premier Allan Petre plutôt que le deuxième Thomas Pesquet", insiste-t-il. Une chose est sûre, le beau parcours d'Allan Petre ne fait que commencer.