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Noémie Loiselle (correspondante d'Europe 1 à Lyon) // Crédit photo : Francois Pauletto / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Ce lundi, c'est le 11 novembre, un jour férié, mais pas que. La France commémore la fin de la Première Guerre mondiale. Des cérémonies auront lieu un peu partout dans le pays pour rendre hommage à ceux qui sont tombés pour la France. Et pourtant, cette date ne parle pas à tous les Français, comme a pu le constater la correspondante d'Europe 1 à Lyon.

Ce lundi 11 novembre, la France commémorera les soldats tombés aux combats lors de la Première Guerre mondiale. Mais la majorité des personnes interrogées dans les rues de Lyon hésitent ou ne savent pas quoi répondre, lorsqu'on leur demande ce que représente le 11-novembre. Ce qui vient en premier lieu est que c'est un jour férié, mais peu savent expliquer pourquoi. 

"J'ai dû le savoir, mais là je ne sais plus"

Solène, Léonie, Corentin et Lilian, ont 25 ans. Pour eux, le 11 novembre, c'est un souvenir d'école... "J'ai dû le savoir, mais là je ne sais plus", répond Léonie. "Et vous le savez-vous ?" réplique la journaliste. "C'est l'armistice d'une guerre mondiale, je ne sais pas plus si c'est la première ou la deuxième", continue le groupe de jeunes.Carole a 52 ans, elle aussi hésite à l'évocation du 11 novembre. "C'était la guerre, armistice 39-45, Non ? 14-18 tu dis ?" Face à la disparition des derniers témoins, et à mesure que le temps passe, Carole avoue oublier certains passages de l'Histoire. "Ça touche des générations qui sont beaucoup plus anciennes que nous. Je pense que la mémoire collective, plus ça va, moins on se rappelle des événements passés." Carole admet aussi qu'elle ne sera pas touchée par les commémorations.

"Un pays sans mémoire est un pays sans racine"

Peu d'habitants se rendront aux monuments morts, mais Florence, 51 ans y tient.  "Mon arrière-grand-père avait fait la guerre, ma grand-mère m'a raconté, m'a montré des éléments d'histoires, des lettres. C'est pour moi, le jour où il faut repenser aux millions de morts décédés durant cette guerre qui a été une boucherie".

Ce que regrette Robert Lajoux, ancien combattant de la guerre d'Algérie. "Nos ancêtres ont laissé leurs vies dans les tranchées, dans des conditions affreuses. Beaucoup de membres de ma famille, de mes aïeuls, de mes oncles, de mes grands-oncles, sont restés dans ces tranchées. Ils sont moins morts pour que nous restions Français. Un pays sans mémoire est un pays sans racines".

C'est à travers le récit de nos aînés, et souvent à l'école, que ce devoir de mémoire se transmet. À Lyon, des élèves du lycée Saint-Joseph de Tassin-la-Demi-Lune participeront aux commémorations.