41 ans après le "casse du siècle", le cerveau présumé devant la justice

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Guillaume Biet, avec agences, édité par A.H. , modifié à
Jacques Cassandri est jugé à partir de lundi pour le blanchiment présumé du butin du "casse du siècle", en 1976 à Nice, attribué à Albert Spaggiari avant d'être revendiqué par l'accusé dans un livre-témoignage.

C'est l'histoire d'un paisible retraité de 74 ans. Tellement paisible, qu'il n'a jamais travaillé de sa vie. Tellement fortuné que ça en devient suspect. Et tellement vantard qu'en 2010, il est allé raconter dans un livre, sous le pseudonyme d'Amigo, "la vérité sur le casse de Nice". Il s'y désigne lui, Jacques Cassandri, comme le véritable cerveau du fric-frac de la Société Générale à Nice en juillet 1976. Cet homme, déjà condamné pour proxénétisme, et surtout pour ses liens avec la French Connection dans les années 1970, est jugé lundi à Marseille.

Un livre et des détails inédits.Avant de tout raconter dans son livre, Jacques Cassandri a attendu que l'affaire du casse de Nice soit prescrite. Or, si le vol est prescrit, ce n'est pas le cas du blanchiment des 46 millions de francs dérobés à l'époque dans les coffres de la Société Générale. Le livre, fourmillant de détails inédits, a déclenché une enquête, qui confirme l'implication probable de Cassandri, et qui lui vaut désormais, ainsi qu'à ses proches, de comparaître lundi au tribunal. Jacques Cassandri est à la tête d'un patrimoine considérable à Marseille, en Corse et en Savoie. Une fortune à l'origine douteuse et mystérieuse pour cette figure du grand banditisme marseillais, surnommée "le tondu" à cause de sa calvitie. Pour les enquêteurs, il est désormais clair que le cerveau du casse du siècle, ce n'était donc pas le fantasque Albert Spaggiari, mais plutôt Jacques Cassandri.

"Sans arme, ni haine, ni violence". Le 16 juillet 1976, Albert Spaggiari et une dizaine de complices avaient accédé à la salle des coffres de l'agence bancaire niçoise par un long tunnel creusé à partir du réseau d'égouts de la ville. En un week-end, ils avaient ouvert les coffres à coups de burin avant de s'enfuir avec un magot de plus de 46 millions de francs, soit environ 32 millions d'euros d'aujourd'hui. L'inscription à la craie "Sans arme, ni haine, ni violence" avait assuré la notoriété du "gang des égoutiers", dont l'exploit a été depuis adapté au cinéma. Arrêté en octobre 1976 avant de s'évader du bureau du juge d'instruction, Albert Spaggiari a été condamné par contumace à la réclusion à perpétuité et est mort en 1989 sans avoir été repris.

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