"Monsieur Sarkozy n'est pas au-dessus des lois et surtout pas aujourd'hui". La phrase est signée Me Gillot, l'avocat de Pascal Bonnefoy, le majordome de Liliane Bettencourt. L'avocat a ainsi réagi au micro d'Europe 1 à la confrontation entre son client et l'ancien président Nicolas Sarkozy. Une confrontation menée par le juge Jean-Michel Gentil et destinée à vérifier combien de fois l'ancien président a pu se rendre au domicile de l'héritière de l'Oréal pendant sa campagne, et s'il l'a rencontrée personnellement à cette occasion.
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Une confrontation inattendue. Le majordome, arrivé à la mi-journée au Palais de justice de Bordeaux, ne savait pas qu'il allait être confronté à l'ancien chef de l'État, assure son avocat. "J'étais naturellement au courant de la convocation de mon client. En revanche, vous me dites qu'il y a une confrontation, mais ni lui, ni moi nous le savions. C'est une demi-surprise", commente Me Gillot au micro d'Europe 1.
"C'est une demi-surprise" :
Les visites de Nicolas Sarkozy en question. Le conseil estime toutefois que cette confrontation est normale dans le déroulé de la procédure. "Je pense que le juge d'instruction fait son travail, il fait un travail de vérification, je pense qu'il s'agit des visites que Nicolas Sarkozy a rendues à Monsieur et Madame Bettencourt à l'époque. Je pense qu'il s'agit de cela, dans la mesure où mon client a clairement indiqué qu'il avait, effectivement, accueilli un jour Monsieur Sarkozy au domicile de Monsieur et Madame Bettencourt", précise l'avocat.
Le majordome a vu Nicolas Sarkozy "un jour". Sur ce point précis de l'enquête, Nicolas Sarkozy a toujours affirmé s'être rendu au domicile des Bettencourt une seule fois pendant sa campagne présidentielle de 2007, pour y rencontrer brièvement André Bettencourt, le mari de l'héritière de l'Oréal, décédé en novembre de la même année. Pourtant, depuis le mois de novembre, le juge a multiplié les auditions avec le personnel de la milliardaire, dont plusieurs membres ont déclaré avoir vu Nicolas Sarkozy à plusieurs reprises pendant cette période, ajoutant qu'il avait rencontré Liliane Bettencourt à ces occasions.
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Me Gillot assure que son client confirmera, de son côté, avoir vu "un jour" Nicolas Sarkozy chez les Bettencourt. "Il confirmera, puisqu'il a toujours été catégorique, il le sait, puisqu'il a accueilli un jour Nicolas Sarkozy. Alors après, sur la date, peut être s'était-il trompé sur une date. Mais en tout cas, sur le fait qu'il ait accueilli un jour Monsieur Sarkozy, il n'y a aucun doute, il le confirmera", assure Me Gillot.
"C'est inédit pour un président". L'avocat se félicite par ailleurs que l'instruction se poursuive. "Ça confirme que les juges font leur travail et que l'instruction n'est manifestement pas terminée puisque M. Gentil continue de faire son travail d'enquête tout à fait normalement. Je me félicite qu'un juge d'instruction instruise", estime-t-il.
Ce dernier reconnaît au passage le caractère exceptionnel d'une telle convocation. "C'est inédit qu'un président soit convoqué pour une confrontation. Mais il faut un commencement à tout. Et Monsieur Sarkozy n'est pas au-dessus des lois et surtout pas aujourd'hui", commente-t-il.