Affaire Bettencourt : fin de l'instruction

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et Pierre de Cossette , modifié à
Les juges ont remis le dossier au procureur de Bordeaux. Il dispose de 4 mois pour se positionner.

Une semaine exactement après la mise en examen de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt, les juges ont bouclé l'instruction. Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël estiment en effet terminée l'information judiciaire concernant notamment les chefs d'abus de faiblesse au préjudice de la milliardaire. C'est ce qu'a annoncé jeudi soir le procureur de la République de Bordeaux, Claude Laplaud, qui s'est vu remettre le dossier de la procédure.

Qui sont les personnes poursuivies ? Au terme de plus de 2 ans d'instruction, les 3 juges bordelais ont clos ce dossier dans lequel douze personnes sont mises en examen pour avoir abusé de la faiblesse de la milliardaire. Le photographe François-Marie Banier, l'ancien ministre Eric Woerth, les ex-gestionnaires de fortune Patrice de Maistre et Pascal Wilhelm, le producteur Stéphane Courbit, font partie des douze personnes mises en examen dans l'affaire Bettencourt.

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Que leur est-il reproché ? Un dossier qui porte sur les possibles malversations commises aux dépens de l'héritière de l'Oréal, considérée comme faible psychologiquement depuis septembre 2006, par son entourage. François-Marie Banier est l'homme par qui ce dossier a été révélé. Il est poursuivi par la fille de la milliardaire pour avoir notamment reçu environ un milliard d'euros de cadeaux au fil du temps.

D'autres proches de Liliane Bettencourt, avocat, notaire, gérant d'île paradisiaque, sont concernés. Ils ont été remplacés quand le scandale des écoutes a éclaté, mais les juges pensent qu'ils ont par la suite encore essayé d'abuser de la vieille dame. Puis, les politiques. Les juges pointent notamment du doigt des "abus de faiblesse". C'est ainsi que l'ancien trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, a été mis en examen en février 2012 et l'ancien président lui-même, la semaine dernière.

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Quatre mois pour les requêtes. A présent, les douze mis en examen ont quatre mois pour transmettre leurs remarques aux juges. Cette ordonnance des trois juges "ouvre le droit aux personnes poursuivies et aux parties civiles, de présenter, dans un délai de trois mois, toutes observations, demandes ou requêtes qu'ils jugeraient utiles", a indiqué le procureur de la République de Bordeaux chargé d'examiner ces demandes.

Vers un conflit entre parquet et juges d'instruction ? Ce dernier dispose ensuite d'un mois pour examiner les éventuelles requêtes et décider de maintenir les poursuites ou non. Rien ne dit en effet qu'il partagera l'avis de ses trois collègues de l'instruction. Le dossier montre-t-il vraiment que Nicolas Sarkozy a abusé de la faiblesse de Liliane Bettencourt ? L'ancien président a-t-il sa place sur un banc, dans un tribunal ?

Si le procureur trouve les éléments légers, il peut très bien demander un non lieu. Idem pour d'autres mis en examen. Des décisions qui pourraient se solder par une bataille judiciaire, entre le parquet et les juges d'instruction. Quel que soit le scénario, aucune décision ne devrait intervenir avant l'été.