Amiante : pourquoi Aubry est convoquée

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Fabienne Cosnay avec AFP , modifié à
A quel titre sera-t-elle entendue ? Que risque la maire de Lille ? Europe1.fr fait le point.

Près de 20 ans après les faits, Martine Aubry va être convoquée par la juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy dans le cadre du procès dit "de l'amiante". Que reproche t-on exactement à la maire de Lille ? Europe1.fr fait le point.

A quel titre est-elle-convoquée ? Martine Aubry va être entendue en sa qualité de directrice des relations du travail de 1984 à 1987 au ministère du Travail. Pendant ces quatre années, la socialiste a été chargée de faire respecter la sécurité des salariés dans les entreprises. La justice cherche donc à déterminer si toutes les mesures de précaution ont été prises par les pouvoirs publics au regard des rapports dont ils disposaient sur l'amiante. Le caractère cancérogène de l'amiante était connu depuis les années 1950 mais le premier décret réglementant son usage ne date que de 1977 et son interdiction de 1997.

Que risque Martine Aubry ? Marie-Odile Bertella-Geffroy, magistrate du pôle santé du TGI de Paris, a convoqué prochainement Martine Aubry. Au cours de cette audition, la maire de Lille pourrait être mise en examen. Des proches de celle-ci au ministère du Travail ont d'ailleurs déjà été mis en examen dans ce dossier pour homicides et blessures involontaires. 

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Comment a-t-elle réagi ? Martine Aubry a assuré qu'elle apporterait "tout son concours à l'enquête judiciaire", a affirmé son entourage, lundi."Elle expliquera comment l'administration des relations du travail qu'elle dirigeait alors, n'a eu de cesse de renforcer la protection des travailleurs de l'amiante", ont ajouté ses proches. Mais, selon Le Point, la maire de Lille aurait déjà demandé un report de sa convocation, invoquant "un problème d'agenda".

Martine Aubry a-t-elle déjà été entendue ? Oui. L'ex-première du PS a déjà été entendue comme témoin dans cette affaire, en janvier 2010. Martine Aubry avait alors expliqué avoir préconisé les mesures sanitaires nécessaires en fonction des informations dont elle disposait. "Comme tous ceux qui travaillaient avec moi, j'avais la conviction que le décret de 1977 puis celui de 1987 nous permettaient de protéger efficacement la santé des salariés", avait-elle déclaré. "Aucune alerte n'est venue de la CNAM, du ministère de la Santé, d'autres acteurs ou des chercheurs pour nous dire que ce n'était pas le cas", avait-elle par ailleurs argué.