L'étude des agendas dans l'affaire Bettencourt montre de nouvelles coïncidences de dates pouvant renforcer les soupçons d'un financement politique illicite par l'argent de l'héritière de l'Oréal, et ceux d'un intérêt tout particulier de Nicolas Sarkozy pour cette affaire, selon des éléments du dossier révélés jeudi par Libération.
Depuis des mois, les juges recherchent où ont pu passer quatre millions d'euros en liquide rapatriés en sept fois depuis les comptes suisses des Bettencourt par leur ancien homme de confiance Patrice de Maistre de 2007 à 2009. Celui-ci pour sa part a toujours déclaré avoir scrupuleusement remis les sommes à Monsieur ou Madame Bettencourt.
Deux rapatriements de 400.000 euros, pendant la campagne présidentielle de 2007, intriguaient les juges depuis longtemps et Eric Woerth, l'ancien ministre et ex-trésorier de cette campagne, a lui-même été mis en examen sous le soupçon d'avoir reçu de l'argent de la part de Patrice de Maistre. Or, selon le quotidien, Patrice de Maistre a aussi rencontré le président en personne à l'Elysée le 13 novembre 2008, selon les agendas de celui-ci saisis au cours d'une perquisition le 3 juillet dernier.