Mis en examen dans l'affaire Bettencourt, il est convoqué mardi par le juge Gentil. Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune des Bettencourt, rompt le silence dans le Journal du Dimanche et se défend, assurant n'avoir jamais remis d'argent à Nicolas Sarkozy. Des propos publiés quelques jours après la révélation par Libération d'un procès-verbal du dossier faisant état d'une rencontre entre les deux hommes en 2008 et d'une commande par Patrice de Maistre de deux rapatriements d'argent depuis un compte des Bettencourt en Suisse.
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"Je n'ai jamais remis d'espèces à Eric Woerth. J'ai toujours démenti. […] Je vous dis aussi que je n'ai jamais remis de fonds à Nicolas Sarkozy", assure-t-il au JDD. A propos des sept rapatriements d'argents ordonné par le gestionnaire de fortune entre 2007 et 2009, pour un montant de 4 millions d'euros, il affirme : ces fonds "ne m'étaient pas destinés. Le train de vie de la famille Bettencourt était ce qu'il était".
Réponse à Me Merkt
Patrice de Maistre répond aussi aux propos de l'avocat suisse Me Merkt, tenus au Point.fr. Me Merkt a en effet affirmé avoir "compris que Madame Bettencourt était sous influence depuis la disparition de son mari [en novembre 2007] et que ça pouvait mal finir", semblant viser Patrice de Maistre. Il doute aussi que Liliane Bettencourt ait eu besoin de faire venir de l'argent liquide de Suisse pour ses besoins personnels.
"Qu'aujourd'hui Me Merkt veuille me faire passer pour le mauvais garçon en disant qu'il n'a rien fait, c'est quand même un peu fort", rétorque Patrice de Maistre. Il accuse Me Merkt d'avoir été "le seul à connaître l'organisme de compensation Cofinor", par lequel les 4 millions d'euros ont transité. L'avocat aurait selon lui aussi été le seul à avoir "donné des instruction à Cofinor pour les mises à disposition d'espèces" et aurait même "reconnu avoir mis à disposition des Bettencourt, à plusieurs reprises, des espèces".
Demande de saisie des archives des comptes
L'ancien homme de confiance de Bettencourt réclame la saisie des archives des comptes suisses de la famille, détenues par Me Merkt. Cela "permettra de comprendre ce que la famille Bettencourt faisait de son argent suisse… et quelles sommes ont été dépensées, pour quel montants et à quel rythme". Et Patrice de Maistre de conclure : "on sera surpris, je crois".