David Sénat est sorti de garde vue mercredi en milieu d'après-midi, selon les informations recueillies par Europe 1. L’ancien conseiller de Michèle Alliot-Marie au ministère de la Justice était interrogé sur son implication présumée dans les fuites au journal Le Monde dans l'affaire Bettencourt dans les locaux de la police judiciaire de Paris, au 36, quai des Orfèvres. Cette garde à vue a notamment été motivée par "l'attitude peu coopérative" du magistrat dans cette enquête, selon une source proche de l’enquête.
David Sénat a été écarté l'été dernier de son poste de conseiller. Il avait été identifié par une enquête secrète de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) comme étant l'auteur des fuites au bénéfice du quotidien du soir. David Sénat a été limogé et chargé d'une mission préparant la création d'une cour d'appel en Guyane. L'enquête de la DCRI fait l'objet de vives critiques et d'une plainte du Monde pour "violation du secret des sources", qui n'a rien donné à ce jour.
Plainte de Sénat contre Hortefeux
Par ailleurs, le tribunal de grande instance de Paris doit dire vendredi si le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a ou non porté atteinte à la présomption d'innocence de David Sénat, qu'il a accusé d'être à l'origine de ces fuites. L’homme avait déposé le 19 novembre une assignation en référé, une démarche que Brice Hortefeux a jugée "totalement sans objet ni fondement".
Le 17 octobre, répondant à une question sur la manière dont avait été identifiée la source du Monde par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le ministre avait expliqué qu'"un haut fonctionnaire, magistrat, membre de cabinet ministériel, ayant donc accès à des documents précisément confidentiels, alimentait, selon ces sources, vérifiées, un journaliste sur des enquêtes." David Sénat réclame 10.000 euros de dommages et intérêts, ainsi que la publication d'un communiqué.