Gaz de schiste : ces pays n'ont pas attendu Bruxelles

Le développement du gaz de schiste dans l'UE est controversé. Certains pays (Royaume-Uni, Danemark, Pologne, Roumanie) développent des projets d'exploration, mais la France et la Bulgarie ont interdit l'exploitation.
Le développement du gaz de schiste dans l'UE est controversé. Certains pays (Royaume-Uni, Danemark, Pologne, Roumanie) développent des projets d'exploration, mais la France et la Bulgarie ont interdit l'exploitation. © REUTERS
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FRACTURATION - La Commission européenne se dit favorable à l'exploitation du gaz controversé. Une exploitation qui divise les 27 Etats membres.

La décision. C'est un feu vert qui met de l'eau dans le gaz. La Commission européenne a adopté mercredi une recommandation favorable à l'exploitation du gaz de schiste en Europe, à condition de respecter des "principes communs" minimaux, notamment sanitaires et environnementaux. Et la réaction des associations écologistes a été immédiate. "Ces recommandations sont totalement insuffisantes pour protéger les populations et l'environnement ", a ainsi déploré l'ONG Les amis de la Terre. Elle a dénoncé dans un communiqué "le manque absolu de courage de l'Union européenne qui, face aux pressions des lobbies, a renoncé à prendre des mesures concrètes dans ce domaine".

Les conditions de Bruxelles. Et les opposants au gaz controversé ont toutes les raisons de s'alarmer. Car si la France bloque toujours toute exploitation dans son sol, de nombreux pays européens songent déjà à s'emparer de ce "nouvel or bleu", comme l'appellent ses partisans. Certains ont même déjà commencé à forer, à titre expérimental ou non. Et en refusant de leur interdire cette possibilité, Bruxelles risque de modifier profondément le paysage énergétique du vieux continent. Elle pose toutefois une condition : "un site ne pourra être sélectionné que si l'évaluation des risques démontre que la fracturation hydraulique à haut débit n'entraîne la libération directe d'aucun polluant dans les nappes phréatiques".

Les Etats devront également s'assurer que les installations pour exploiter le gaz de schiste soient "construites de manière à éviter des fuites à la surface et des déversements dans le sol, l'eau ou l'air". Les évaluations d'impact sur l'environnement devront être menées avec "le maximum de transparence", insiste le texte de la Commission. Les autorités nationales devront ainsi informer le public des produits chimiques utilisés durant la fracturation hydraulique.

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David Cameron,

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Ceux qui ont déjà commencé à l'exploiter. Une campagne de forages vient de démarrer dans le sud du Royaume Uni, où le moratoire a été levé fin décembre. "Le gaz de schiste fait partie de l'avenir", a même déclaré en mars dernier David Cameron, le Premier ministre britannique, qui a accordé des avantages fiscaux aux communes qui accueillent les forages. Avec 5.300 milliards de mètres cube de réserves potentielles, la Pologne a également bien compris son intérêt dans l'extraction du gaz de schiste : produire son énergie et, donc, dépendre moins des importations russes. Une quinzaine de groupes internationaux prospectent déjà, avec plusieurs dizaines de forages déjà réalisés.

Ceux qui sont sur le point de se lancer. L'Ukraine, La Roumanie, la Lituanie, la Hongrie et même l'Espagne (sans fracturation hydraulique) ont déjà donné leur accord à des forages, à titre exploratoire. Tout comme au Danemark, où l'Etat a toutefois repoussé la date du début de l'exploitation, pour attendre le résultat d'études environnementales.

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L'Allemagne est également sur le point de dire "ja". Un projet de loi interdisant la fracturation hydraulique a été rejeté par le Parlement, en décembre 2012. Des études sont également en cours, avant un éventuel permis d'exploitation au niveau fédéral. Mais le débat divise la classe politique et les Länder. D'autant qu'outre-Rhin, le gain espéré est limité : l'Allemagne ne compte "que" 226 milliards de mètres cubes de réserves potentielles.

Ceux qui résistent. La France reste farouchement opposée à toute exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique, qui consiste à injecter de l'eau et des produits chimiques dans les profondeurs des sols. Comme l'a rappelé François Hollande en octobre dernier, cette opposition "n'empêche toutefois pas la recherche dans d'autres domaines". Pour l'heure, les pétroliers tricolores cherchent encore. Outre la France, on trouve également la Bulgarie, certaines régions allemandes (La Rhénanie du Nord-Westphalie), espagnoles (Cantabrie) ou encore suisses (cantons de Vaud et Fribourg). Le Pays-Bas, pour sa part, a opté pour un moratoire.

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