Des militants de Greenpeace continuent, lundi matin, de bloquer l’arrivée d’un train qui transporte des produits nucléaires, près de Cherbourg, dans la Manche. Quatre d’entre eux ont été délogés au petit matin de la voie ferrée menant de la gare au port de Cherbourg. Mais d’autres se sont enchaînés à une vingtaine de kilomètres de là, en amont.
A bord de ce convoi, 54 conteneurs qui doivent être embarqués lundi dans la journée sur le Kapitan Kuroptev, direction Saint-Pétersbourg en Russie. Pour les écologistes, le convoi transporte des "ordures nucléaires", des déchets que la France ne doit pas exporter. Areva a confirmé le transport vers Cherbourg d'une cargaison de 480 tonnes d'uranium appauvri en provenance de son usine de Pierrelatte, dans la Drôme. Mais EDF assure que c’est de l’uranium qui sera enrichi dans une usine de Sibérie.
Déchets ou matériaux retraitables ?
"Il ne s'agit absolument pas de ‘déchets’ ! C'est un matériau tout à fait valorisable, mais nous ne disposons pas en France des technologies permettant de l'enrichir efficacement", a insisté Henri-Jacques Neau, le directeur délégué de la branche transport d'Areva. "Nous ferons tout pour imposer un moratoire sur l'exportation de déchets nucléaires vers la Russie. Si les pouvoirs publics ne prennent pas leurs responsabilités en interdisant ces exportations, nous ne laisserons passer aucun convoi sans entrave", rétorque Greenpeace dans un communiqué.
Le débat avait déjà opposé militants écologistes d’un côté, EDF et Areva de l’autre à l’automne à l’occasion de la diffusion d’un documentaire intitulé "Déchets, le cauchemar du nucléaire".