Le Comité national consultatif d'éthique (CCNE) vient de rendre un avis défavorable aux assistants sexuels pour les personnes handicapées que certaines associations souhaitent voir autorisés en France. Des associations demandent que la réglementation permette la mise en place en France de services d'accompagnement sexuel comme il en existe dans des pays tels que l’Allemagne, les Pays Bas, la Suisse et le Danemark, rappelle le CCNE dans cet avis mis en ligne.
L'aide sexuelle peut aller de l'assistance érotique aux caresses, contact corps à corps jusqu'au rapport sexuel. Un film américain sorti en France aborde ce sujet délicat : dans "The Sessions", inspiré d'une histoire vraie, Mark, 38 ans lourdement handicapé après une attaque de poliomyélite, décide de recourir à une assistance sexuelle pour perdre sa virginité.
Délivrer un service sexuel à la personne handicapée entraîne des risques important de dérives, relève le CCNE en rejetant tout "angélisme". "D'une part, les bénéficiaires sont des personnes vulnérables et susceptibles d'un transfert affectif envers l'assistant sexuel", relève-t-il. D'autre part, rien ne peut assurer que ce dernier ne va pas lui-même se rendre vulnérable "par une trop grande implication personnelle dans son service". Le CCNE considère qu’"il n’est pas possible de faire de l’aide sexuelle une situation professionnelle comme les autres en raison du principe de non utilisation marchande du corps humain."