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Loi handicap : 20 ans après son adoption, prendre les transports en commun reste une épreuve pour beaucoup

Mathis Lang - Mis à jour le . 2 min

Plus de 10 millions de Français sont actuellement en situation de handicap dans le pays. Malgré le vote, il y a tout juste 20 ans d'une loi devant permettre de rendre accessible l'ensemble des modes de transports, se déplacer lorsque l'on est en fauteuil est encore long et fastidieux. Reportage.

Franck est atteint de la maladie de Charcot. Au quotidien, il se déplace en fauteuil roulant. Il en possède un qui est électrique, mais a opté aujourd'hui pour son fauteuil manuel. L’homme de 54 ans, qui habite à Nanterre, dans la banlieue parisienne, souhaite ce jour-là se rendre au siège de l’association à laquelle il appartient, l’APF France Handicap, situé dans le 13e arrondissement de Paris. “On va prendre le RER A”, souffle-t-il par avance. 

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Pour se déplacer, Frank utilise les transports en commun... Mais cela n'est pas toujours facile.
Pour se déplacer, Franck utilise les transports en commun... Mais cela n'est pas toujours facile. © Mathis Lang

Soulagement : les ascenseurs fonctionnent cette fois-ci. Mais cela se complique au guichet : “Je voudrais aller à la gare de Lyon”, lance l’homme à l’agent au guichet. “En fait, je dois faire une demande pour être pris en charge” explique-t-il. Le but : s’assurer qu’un autre agent pourra bien accueillir Franck à son arrivée en station d’arrivée, et que les ascenseurs sont bien en état de fonctionnement. “On ne peut pas partir à l’arrache, si vous avez un rendez-vous à 9 heures, vous allez vous lever à 5 heures du matin. On est vraiment obligé d’anticiper !”, se désole l’homme. 

Un parcours du combattant

Le quinquagénaire est pris en charge. Cette procédure a déjà duré 20 minutes, avant même de pouvoir monter à bord du RER. “L’accessibilité, c’est être autonome, là, je ne suis pas autonome…”, déplore Franck. Le trajet se poursuit sur la ligne 14 du métro, l’unique complètement accessible. En théorie du moins, car l’entrée dans les rames est compliquée par un rebord en plastique apposé sur le bord du quai. 

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À la sortie des transports, la galère reprend de plus belle. Cette fois-ci sur le trottoir. Ici, pourtant, proche de la place d’Italie, des aménagements sont en cours de réalisation. “Là, il y a des travaux, mais ils ne sont pas terminés. Et ils n’ont pas été sécurisés…” relate Franck. 

Un temps de trajet multiplié par trois

Quelques mètres plus loin, évitant un pan de trottoir abîmé par le chantier, il chute lourdement de son fauteuil, se retrouvant face contre terre. “J’ai pas fait attention, je n'avais pas vu qu’il y avait une bordure. Et j’ai chuté. Je n'en reviens pas d’être tombé comme ça…” raconte-t-il, après coup. Si ces chutes sont rares, Franck estime qu'elles interviennent pour lui quatre à cinq fois par an. 

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C’est la frayeur de trop. L’homme préfère finir son trajet en bus. En Ile-de-France, ils sont en principe accessibles, tout comme les lignes de Tramway. Pour rejoindre son association, il aura fallu à Franck pas loin d’1h45. Cela aurait été trois fois moins long pour une personne valide.