Dans le Cantal, il avait endossé le rôle d’un policier et contrôlé des touristes. Dans les Pyrénées, il avait affirmé être membre du service du suivi des ours, venu pour faire un décompte. Et dans le Loir-et-Cher, il avait réservé onze chambres d’hôtel pour un séminaire de CRS. L’escroc Philippe Berre a été condamné mercredi à quatre ans de prison pour, au total, 51 infractions d’abus de confiance.
Les différents rôles de Philippe Berre
C’est l’histoire de Philippe Berre qui a inspiré A l'origine de Xavier Giannoli en 2008. Ce film raconte son imposture, dans une petite ville de la Sarthe, où il avait relancé le chantier d’une autoroute. Derrière le "sauveur", se cachait en fait un escroc. Condamné à cinq ans de prison, Philippe Berre avait été libéré en 2006.
Les faits jugés mercredi par le tribunal correctionnel de Châteauroux se sont, eux, déroulés entre juin et septembre 2008. A l’audience, Philippe Berre s’est montré peu disert. "Une fois, j’ai vu un psychiatre. Il m’a dit que je souffrais d’un dédoublement de personnalité", a-t-il simplement précisé, cité par Le Parisien.
"Un dédoublement de personnalité"
Mais les ennuis judiciaires ne sont pas terminés pour Philippe Berre. Sa dernière arrestation date du 9 mars. A Charron, en Charente-Maritime, une commune dévastée par la tempête Xynthia, il a tenté de se faire passer pour un fonctionnaire détaché du ministère de l'Agriculture. Pour aider les sinistrés.
"On ne peut plus lui faire confiance", a lancé, à l’audience, la procureure générale. Depuis 1983, Philippe Berre a été condamné à 20 reprises pour les mêmes escroqueries et abus de confiance.