La police française a constitué un dossier de 700 pages avec les factures détaillées des téléphones de journalistes du Monde afin d'identifier leurs sources sur l'enquête sur l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, affirme le quotidien.
Le Monde, qui a accès en tant que plaignant au dossier de cette enquête où le procureur de Nanterre Philippe Courroye est menacé de mise en examen, publie dans son édition de mardi un récit de cette procédure ayant visé les journalistes Gérard Davet, Jacques Follourou, Raphaëlle Bacqué et Elise Vincent.
C'était une initiative du procureur de Nanterre, qui voulait notamment savoir qui avait alimenté un article concernant une perquisition chez Liliane Bettencourt. Les révélations sur cette dernière ont embarrassé la majorité et indirectement provoqué en 2010 le départ du gouvernement du ministre UMP Eric Woerth. L'inspection générale des services (IGS) a, au fil des mois, constitué un très volumineux dossier à partir des relevés d'appels et de textos des journalistes, obtenus des opérateurs grâce à des réquisitions légales contraignantes, une procédure vue aujourd'hui comme illégale.