Quelles étaient les relations entre Mohamed Merah, le "tueur au scooter" de Toulouse, et la DCRI, la Direction centrale du renseignement intérieur ? Mardi, Bernard Squarcini, chef du renseignement intérieur, s'est voulu très clair : Mohamed Merah n'était "ni un indic de la DCRI, ni d'autres services français ou étrangers".
Bernard Squarcini répond ainsi directement aux doutes exprimés par Yves Bonnet, ex-patron de la DST (Direction de la Surveillance du Territoire) dans une interview à La Dépêche du Midi. "Ce qui, personnellement, me paraît poser question, c'est que le garçon avait manifestement des relations avec la DCRI", affirme-t-il au quotidien.
"Pas anodin" d'avoir un "correspondant"
Interrogé sur un éventuel rôle d'agent joué par le tueur présumé de Toulouse, Yves Bonnet avait répondu : "c'est exactement ça le problème". "Car ce qui interpelle, quand même, c'est qu'il était connu de la DCRI non pas spécialement parce qu'il était islamiste, mais parce qu'il avait un correspondant au Renseignement intérieur", poursuit-il, ajoutant : "avoir un correspondant, ce n'est pas tout à fait innocent. Ce n'est pas anodin".
Mardi également, le quotidien italien Il Foglio, repris par le site Arrêt sur images, assure avoir contacté des sources "au sein des services de renseignement". Celles-ci auraient indiqué que "la Direction générale de la sécurité extérieure [...] a obtenu pour [Mohamed Merah] – en le présentant comme un informateur – une entrée en Israël en septembre 2010, via un poste de contrôle à la frontière avec la Jordanie. Une information qualifiée de "grotesque" par une source proche de la DGSE.
Convoqué à la DCRI en novembre
En novembre 2011, Mohamed Merah a été convoqué par un agent de la DCRI de Toulouse, après des voyages en Afghanistan et au Pakistan, a expliqué vendredi au Monde Bernard Squarcini. Il s'agissait d'un "entretien administratif sans contrainte, puisque nous n'étions pas dans un cadre judiciaire", précise-t-il.
Le patron de la DCRI raconte aussi que lors des négociations avec Mohamed Merah pendant le siège du Raid, l'agent qui l'avait reçu était présent. "Le courant passait bien. Non sans cynisme", relate Bernard Squarcini, indiquant que le tueur a même lancé à l'agent : "De toute façon, je devais t'appeler pour te dire que j'avais des tuyaux à te donner, mais en fait, j'allais te fumer".