Dix ans que Latifa Ibn Ziaten essaie de faire le deuil de son fils assassiné. C'était le 11 mars 2012, Imad était sauvagement tué par Mohamed Merah à Toulouse. Encore aujourd'hui, la mère d'Imad "essaie de chercher à comprendre ce qu'il s'est passé", comme elle l'explique au micro d'Europe 1. Un drame que la femme de 62 ans ne parvient pas à oublier : "C'est très dur, c'est quelque chose qui restera marqué à vie et je ne peux pas tourner la page", dit-elle très émue.
À l'époque, Mohamed Merah avait filmé l'assassinat des militaires. Latifa Ibn Ziaten assure n'avoir jamais vu les images, mais raconte avoir essuyé elle-même les traces de sang de son fils dans le gymnase ou "on lui a volé sa moitié", comme elle aime le dire.
"Il est complètement oublié Imad, on a sali sa mémoire"
Après l'assassinat de son fils, la mère de famille s'est rendue dans le quartier des Izards à Toulouse pour tenter de comprendre pourquoi Mohamed Merah était entré dans une telle haine contre l'État Français. "C'est grâce aux jeunes de ce quartier que j'ai fondé mon association (IMAD pour la Jeunesse et la Paix), quarante jours après la mort d'Imad', explique-t-elle, touchée d'avoir entendu le discours de ces "jeunes qui se disent oubliés par la République, perdus dans ces ghettos fermés", même si elle confie avoir cru mourir lorsqu'elle s'est retrouvée encerclée dans ce quartier.
Elle dénonce l'abandon des politiques, des militaires et raconte avoir rendu hommage seule à son fils le 11 mars dernier. "Il est complètement oublié, Imad, on a sali sa mémoire. J'ai fait l'hommage le 11 mars, je n'avais pas un militaire à côté de moi", dit-elle en larmes au micro d'Europe 1.
Une journée de commémorations prévue ce dimanche
Ce dimanche 20 mars, Emmanuel Macron et le président israélien Isaac Herzog seront à Toulouse pour une journée hommage. Des commémorations importantes pour Latifa Ibn Ziaten : "C'est important de ne pas oublier les victimes pour les familles, sinon elles seraient mortes pour rien", confie-t-elle.