Il tente d'apaiser la colère. Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a annoncé mardi plusieurs millions d'aide immédiate aux producteurs de fruits et légumes, dans un contexte particulièrement tendu : les agriculteurs veulent en effet des mesures immédiates, faute de quoi leur mouvement de protestation pourrait s'amplifier, avaient-ils prévenu. Un plan de crise détaillé sera présenté le 7 septembre.
La situation est en effet très difficile pour les producteurs de fruits et légumes, qui vendent à perte et se disent étranglés par les remboursements d'emprunts, les prélèvements et les cotisations. En cause également, la crise de la bactérie E. Coli, qui a ralenti la consommation de fruits et légumes. Bon nombre de producteurs risquent ainsi de "mettre la clé sous la porte d'ici la fin du mois", selon Jérôme Despey, secrétaire général adjoint de la FNSEA.
Lutte contre la fraude
Bruno Le Maire entend en outre demander un effort aux banques qui "doivent contribuer au soutien des exploitations". Egalement dans le viseur du ministre, les importations et les ventes illégales de fruits et légumes. Bruno Le Maire a promis de durcir les contrôles pour ceux qui s'approvisionnent en Espagne.
Les agriculteurs se plaignent en effet de subir la concurrence déloyale de l'Italie ou de l'Espagne, où le coût d'une heure de travail coûte 4 ou 5 euros à un producteur de pêches, contre 11 euros pour un producteur français. En signe de protestation, des producteurs ont défoncé samedi le portail du consulat d'Espagne à Perpignan et y ont déversé des centaines de kilos de pêches.